Aujourd'hui s'ouvre à El Tarf la huitième édition du colloque sur Frantz Fanon qui, rappelons-le est enterré à Ain Karma, à 15 km au sud du chef-lieu de wilaya. Selon le directeur de la culture de la wilaya, le menu de la manifestation prévoit une exposition et des conférences sur la vie et l'œuvre du psychanalyste, philosophe, écrivain, théoricien et combattant anticolonialiste qui a marqué le XXe siècle par sa pensée. Né en 1925 à la Martinique, il va par un audacieux et singulier parcours intellectuel, épouser la cause du peuple algérien jusqu'à devenir représentant du GPRA. Il est mort le 6 décembre 1961 dans un hôpital du Maryland aux USA. Selon sa volonté, il sera rapatrié pour être enterré en Algérie d'abord sur la frontière Algéro-tunisienne dans un cimetière de Chouhada au lieu-dit Sifana, près de la mechta de Hamman Sidi Trad, commune d'Aïn Karma, puis une seconde fois en juillet 1965 dans le carré des martyrs d'Aïn El Karma, où il repose depuis. Parmi les invités de ce colloque, on compte son fils Olivier Fanon, toujours présent à chaque rencontre organisée à la mémoire de son illustre père, Yacef Saâdi, ancien responsable de la zone autonome d'Alger, héros de la bataille d'Alger dans la réalité, mais aussi dans son propre rôle dans le film éponyme de Gillo Pontecorvo (1966), le réalisateur Abdenour Zahzah, qui va présenter son film documentaire de 52 minutes (2002), Mémoires d'asile, qui est une évocation, à l'aide d'images d'archives et de témoignages actuels, de la vie de Frantz Fanon. Le professeur Mohammed Taïbi, sociologue et anthropologue de l'université d'Es Senia (Oran) donnera toujours à la salle Betchine une conférence sur l'œuvre de Fanon.