Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose», disait Goebbels, le chef de la propagande du régime nazi. Amar Saadani, parachuté à la tête du FLN à la suite d'un coup d'Etat orchestré par la Présidence, a choisi ce système de défense pour répondre à toutes les accusations de corruption portées contre lui, depuis notamment le scandale de la Générale des concessions agricoles (GCA). Il a récidivé mardi, à la suite des révélations de notre confrère El Khabar sur le fabuleux compte bancaire que son fils de 30 ans possède à Paris. Non seulement il dément cette information, mais il ose dire qu'il s'agit d'une campagne commanditée par certains milieux contre le secrétaire général et le parti FLN. Plus grave encore, le communiqué est publié au nom du FLN mais sans signature, ce qui laisse penser que l'ancien président de l'APN a encore commis un faux. En effet, les accusations sont portées contre lui et son fils et non contre le parti. Il pousse ainsi l'outrecuidance jusqu'à s'assimiler à un parti qui a mené le peuple algérien à l'indépendance. El Watan a enfoncé le clou, hier, en révélant que l'homme est un repris de justice dont la place est ailleurs que là où il est maintenant. Il avait commandité une expédition punitive contre un adversaire politique dans les années 1990. Ce personnage est trop sulfureux, il a été cité à maintes reprises dans des affaires douteuses. Dans un Etat normal, les deux dernières révélations auraient provoqué un grand séisme politique et une crise gouvernementale. Or, ses sponsors sont à la Présidence mais ils restent de marbre.En ne réagissant pas, ils défient ainsi tout le peuple algérien auquel ils semblent dire que «les chiens aboient et la caravane passe».Le mépris pour la vérité, ce refus d'informer les citoyens sur les scandales qui gangrènent le pays sont devenus une forme de gouvernance, ce qui suppose que l'Algérie a été privatisée au profit d'un monstrueux clan qui fait plus de mal que le colonialisme. Mais ce que fait le plus peur, ce sont les Algériens. Ils sont tétanisés et ne réagissent plus face aux scandales qui secouent le pays. Même les partis sont résignés et ne jouent plus leur rôle. Il y a de quoi s'inquiéter pour l'avenir de l'Algérie que la rapine, le tribalisme, la course effrénée au gain facile entraîne vers les abysses. Il y a de quoi s'indigner quand on voit un aventurier comme Saadani devenir l'un des principaux décideurs de cette Algérie qui était un exemple et qui a été entraînée plus bas que terre.
