Alors que les armes se sont tues au Liban, la machine de guerre israélienne poursuit ses agressions contre les territoires palestiniens, que ce soit à Ghaza ou en Cisjordanie occupée. Dans la bande de Ghaza, plus de 180 Palestiniens ont péri et près de 500 autres ont été plus ou moins gravement blessés depuis le lancement de la vaste opération militaire « pluies d'été », le 28 juin, trois jours après la capture du caporal Gilad Shalit par des résistants palestiniens, dans le but de l'échanger contre une partie des 10 000 prisonniers palestiniens détenus depuis de longues années dans les geôles israéliennes. Les Palestiniens craignent une intensification des actions militaires de l'armée israélienne contre eux, afin de retrouver une dignité perdue sur le champ de bataille au Liban-Sud. Il est vrai que les Israéliens opèrent dans les territoires palestiniens avec une certaine aisance due au manque de moyens efficaces chez les résistants palestiniens à l'inverse de ceux du Hezbollah. De ce fait, dès mercredi, les contacts se multiplient au plus haut niveau, surtout entre le président Mahmoud Abbas du Fatah et son Premier ministre Ismail Haniyeh issu du Hamas, victorieux des dernières législatives palestiniennes. Ces contacts visent à proclamer un gouvernement d'union nationale sur la base du « document d'entente » élaboré par des cadres appartenant aux principaux mouvements palestiniens, dont le Hamas, incarcérés dans les prisons israéliennes. Ce document, qui comporte une reconnaissance implicite de l'Etat hébreu, appelle à la fin des attaques en Israël et à la création d'un Etat palestinien dans les territoires occupés en juin 1967 ainsi qu'à la formation d'un gouvernement d'union nationale. « Nous sommes en train de parvenir à des solutions. L'une d'elles porte sur la création d'un gouvernement d'union nationale sur la base du document d'entente nationale », a déclaré M. Abbas. « Nous avons évoqué divers sujets d'intérêt pour notre peuple et qui nécessitent des solutions », a ajouté M. Abbas. « A partir de maintenant, des consultations vont commencer pour parvenir à ce but », a-t-il annoncé. De son côté, M. Haniyeh a confirmé que des discussions avaient débuté pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, « sur la base du document des prisonniers et cela afin de renforcer l'unité nationale, lever le siège de notre peuple, obtenir la libération des ministres et des députés » détenus par Israël. Plusieurs ministres ainsi que des dizaines de députés du Hamas dont le président du conseil législatif palestinien, Aziz Douek ont été arrêtés par les forces israéliennes au cours de cette campagne militaire. L'objectif de la mise en place d'un gouvernement d'union nationale est d'obtenir la reprise, au moins partielle, des aides financières à l'Autorité palestinienne, notamment celles de l'Union européenne, qui ont été suspendues après l'arrivée au pouvoir en mars du Hamas. Le président palestinien a, par ailleurs, annoncé jeudi : « Toutes les factions se sont rencontrées et ont accepté une période de calme, elles ont accepté d'arrêter toutes les actions qui par leur nature donnent une excuse à d'autres pour nous attaquer ». De leur côté, la plupart de ces factions armées ont démenti un tel scénario. Cependant, le Mouvement de la résistance islamique a laissé la porte ouverte à un accord. « Si Israël arrête ses attaques, nous arrêterons aussi nos attaques », a assuré Sami Abou Zohri, le porte-parole du Hamas. Sur le terrain, sept Palestiniens dont cinq civils ont été tués dans la bande de Ghaza durant les cinq derniers jours. Parmi ces civils, figurent trois membres d'une même famille, tués par des éclats d'une roquette tirée par un drone dans la ville de Beit Hanoune, au Nord, alors que les deux autres ont été ensevelis sous les décombres de leur maison, démolie par un missile air-sol, lancé par un avion de chasse de type F16 à Khan Younes, au Sud. Mené par des hommes impulsifs, qui ne semblent pas à la mesure de leurs responsabilités, surtout depuis la venue de Kadima, nouveau parti israélien au pouvoir, l'Etat hébreu, malade de son arrogance, tient absolument à régler ses différends avec ses voisins de la manière qu'il croit maîtriser le mieux, en l'occurrence par la force des armées.