Françoise Saur raconte dans une exposition quarante ans d'allers et retours entre la France et l'Algérie, son pays natal qu'elle a quitté en 1962. A la façon impressionniste, et sans l'avoir au début voulu ou imaginé, ses photographies font œuvre documentaire sur l'évolution de l'Algérie au fil des ans. Les images, qui nous restent dans la tête de ce que nous avons vécu, prennent ici forme grâce à la ténacité de la photographe qui n'a jamais pu se défaire de la fascination que ce pays exerce sur elle. Elle expose actuellement à Mulhouse, sous le titre «Voyages en Algérie 1970-75, 99-2010 », à la galerie La Filature. 1970, c'est encore le temps du socialisme «spécifique» et les banderoles qui s'accrochent aux édifices publics avec des mots d'ordre de mobilisation. Les années 1990 à 2010, ce sont à la fois les années difficiles de la terreur, mais aussi une autre époque, celle de la fin des rêves, ou plutôt celui d'un nouveau rêve qui peine à voir le jour. Par ailleurs, elle a réalisé à partir de 1999 une série de photos pendant trois ans, dans le Sud algérien, sur le thème «Femmes du Gourara». Un livre vient de paraître. Les images sont accompagnées d'un récit de notre confrère et ami Abdelkader Djemaï, écrivain, et d'une préface du sociologue Rachid Bellil, aux éditions Médiapop. Elle sera présente au Maghreb des livres qui se tient les 7 et 8 février 2015 à l'Hôtel de Ville de Paris.