Extirpées de la nature, ces images saisissantes font écho au clair-obscur de l'être... Une exposition de photos de la Polonaise Anna Edyta Przybysz se tient actuellement à la galerie Racim jusqu'à la fin du mois. Entrant dans le cadre du Mois culturel européen, cette manifestation de haute facture regroupe un ensemble de photos dont le dénominateur commun est le rêve. Les Rêves ainsi de Anna Edyta Przybysz sont déclinés par des visions clairs-obscurs telles qu'elle les perçoit dans la nature. Des images imprégnées par la mouvance picturale des écoles impressionnistes et surréalistes. L'effet «cinématographie» est fortement ressenti dans ses oeuvres où une certaine mobilité est omniprésente. Angoisse, mystère et rêverie... se devinent en filigrane. L'artiste confie «vouloir capter cette infime frontière du passage entre le rêve et la réalité». Méditation, désir caché ou sublimation, tout vers quoi peut accéder le rêve... la photographe n'a-t-elle pas figé sur une de ses photos, l'image d'une porte qui, en psychanalyse, renvoie à l'inconscient? Belles, vaporeuses, énigmatiques ou glauques, les photos d'Anna traduisent un certain regard sur le monde. L'atmosphère qui se dégage de ses photos est prenante. Elle oscille entre le confort de l'innocence et la pureté et la peur de l'inconnu, de l'ordre du non-dit. La photographie occupe la vie de la jeune artiste depuis une dizaine d'années. Ses sujets principaux sont le nu et le paysage, dans le sens le plus large du mot. Elle publie également des articles concernant la photographie et elle est auteur des couvertures de livres. Elle a réalisé des projets pour le cinéma et pour le théâtre. Ce qu'elle dit d'elle-même: «Une citation du Petit prince m'accompagne depuis l'enfance. Ce sont les paroles du renard qui fait ses adieux au Petit prince en disant: «Voici mon secret. Il est très simple. On ne peut bien voir qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux».