La première est violoniste, soliste internationale et s'est déjà produite dans les salles les plus prestigieuses, comme le Carnegie Hall de New York ou Pleyel à Paris. Le second, diplômé de l'Ecole supérieure des arts de la Côte d'Ivoire, anime des tournées et enseigne l'art de la percussion partout dans le monde. L'intérêt de cet événement organisé par l'Institut français d'Oran réside dans le fait qu'il sera précédé, deux jours avant, par une série de rencontres et d'échanges avec les professeurs et les élèves du conservatoire qui, par ailleurs, vient juste d'être entièrement rénové. Le programme trimestriel de l'IFO a été rendu public dimanche lors d'une conférence de presse animée par Béatrice Bertrand, la nouvelle directrice de l'Institut. Dans la continuité de ce qui a été avancé par son prédécesseur, un accent particulier a été mis sur la coopération et le partenariat avec la municipalité mais aussi avec certains acteurs de la société civile intéressés par l'action culturelle. Certains spectacles ne sont pas propres à Oran, comme c'est le cas pour Eclisses, un quatuor de guitares (3 mars), car invités dans le cadre d'une tournée comprenant les villes d'Annaba, Constantine, Alger et Tlemcen (du 26 février au 5 mars). Compte tenu de la diversité des publics, la même salle abritera également ce 28 février une prestation d'un groupe, Blind Digital Citizen, spécialisé dans la musique contemporaine avec un style où se mêlent musiques électroniques, sonorités et rythmes divers inspirés de la planète rock ou blues. Tous les arts sont représentés dans ce programme et certains événements tendent à devenir une tradition, comme les journées de la photographie en février ou le festival du conte en mars. Dans ce contexte, une soirée spécifique aux contes pour femmes est prévue le 10 mars, avec Nicolas Buenoventura Vidal, qui s'intéresse notamment aux mythes amérindiens. Côté cinéma, un hommage particulier sera rendu à l'acteur talentueux, feu Sotigui Kouyati qui a tenu le premier rôle dans Little Sénégal, de Rachid Bouchareb sorti en 2001, mais aussi dans Le courage des autres, de Christian Richard (1982). D'autres films seront projetés éventuellement en présence de producteurs ou de réalisateurs, à l'instar du film émouvant de Pascal Plisson intitulé Sur le chemin de l'école (2013) et consacré aux enfants contraints de parcourir des kilomètres à pied pour assouvir leur soif d'apprendre. Le repenti, de Merzak Allouache (Algérie, 2013) et Le démantèlement (Québec, 2013) complètent cette trilogie classée sous le signe des «trophées de la francophonie» et prévus le 16 et 18 mars. Tout un programme pour enfants et une série de conférences sur des thèmes divers complètent ce programme agrémenté, le 26 février, par un moment de détente théâtrale musico-comique avec les Rois vagabonds. Ce «concerto pour deux clowns» sera interprété par Julia Moa Caprez et Igor Sellem. «A maintes reprises, quatre ou cinq fois, j'ai demandé à travailler en Algérie, un pays que je connaissais seulement par le biais de ses intellectuels que j'ai eu l'occasion de rencontrer», indique Bétarice Bertrand. Son vœu a fini par être exaucé. Auparavant, elle a exercé à Agadir et Casablanca (Maroc), à Caracas (Venezuela) mais aussi à Tripoli (Libye) avec l'interlude de l'ouverture démocratique opéré juste après la chute du régime d'El Gueddafi, mais avant l'avènement du chaos qui prévaut encore aujourd'hui. La nouvelle directrice met en avant sa maîtrise relative de la langue arabe (parler) et ambitionne d'attirer le public arabophone par des actions qu'elle a privilégiées dès son arrivée en septembre, comme c'est le cas de la présentation des programmes également en langue arabe.