La justice égyptienne a annoncé hier l'ouverture d'un quatrième procès, pour espionnage, contre l'ex-président islamiste, Mohamed Morsi. Destitué et arrêté en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président, Abdelfattah Al Sissi, l'ancien chef de l'Etat devra se présenter le 15 février devant un tribunal pour répondre de «trahison» et d'«espionnage» au profit du Qatar. Il encourt déjà la peine de mort dans trois autres procès en cours, pour meurtre de manifestants, espionnage et évasion de prison. Sa confrérie des Frères musulmans, bénéficiant du soutien du Qatar, a remporté toutes les élections en Egypte entre la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011 après une contestation populaire et la destitution de Morsi. L'actuel pouvoir, issu de l'armée, a déclaré la confrérie «organisation terroriste». A ces procès, Mohamed Morsi se défend en répétant qu'il se considérait toujours comme Président, victime d'un «coup d'Etat». Abdelfattah Al Sissi a été élu président en mai 2014, après avoir éliminé toute opposition, islamiste puis laïque et libérale. Pour justifier la destitution de Morsi, il a trouvé comme prétexte les millions de personnes qui ont manifesté pour réclamer son départ, l'accusant de ruiner l'économie et de vouloir radicaliser à marche forcée l'islam que pratiquent les Egyptiens.