La justice égyptienne a annoncé lundi l'ouverture le 15 février d'un quatrième procès visant l'ex-président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée en 2013, accusé de trahison et d'espionnage au profit du Qatar. M. Morsi, destitué et arrêté le 3 juillet 2013 sur ordre de l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, encourt déjà la peine de mort dans trois autres procès en cours, pour le meurtre de manifestants, espionnage et évasion de prison. Les pro-Morsi sont la cible d'une implacable et sanglante répression de la part du régime de M. Sissi, élu président haut la main en mai après avoir éliminé toute opposition de la scène politique, islamiste puis laïque et libérale. Dans ce nouveau procès, pour lequel il encourt aussi la peine capitale, M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, un an après la chute de Hosni Moubarak en 2011, est accusé d'avoir transmis des documents classifiés au renseignement du Qatar et à la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, du temps où il était chef de l'Etat. Le Qatar a toujours soutenu la confrérie des Frères musulmans de M. Morsi, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de M. Moubarak jusqu'à la destitution du président islamiste. Elle a été décrétée organisation terroriste en décembre 2013 par le nouveau pouvoir issu de l'armée. Depuis l'été 2013, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les forces de sécurité en Egypte, plus de 15.000 de ses partisans arrêtés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expédiés parfois en quelques minutes.