La bataille contre le commerce informel est loin d'être gagnée dans la wilaya de Boumerdès. Les quelques marchés de proximité réalisés jusque-là dans certaines localités de la région peinent toujours à «attirer» les vendeurs à la sauvette qui continuent d'étaler leurs marchandises sur les trottoirs. La direction du commerce fait état de 43 marchés parasitaires recensés à travers les 32 communes de la wilaya. Le squat des espaces publics et le non respect des normes d'hygiène semblent devenus une culture bien ancrée dans la tête des adeptes de l'informel. Sinon comment peut-on expliquer le fait que la plupart d'entre eux boudent les marchés érigés récemment pour abriter leur activité ? Un phénomène qui est constaté surtout à Figuier, Boudouaou, Tidjellabine et Dellys où de nombreux marchands ambulants défient encore les autorités. Pourtant, ces habitués de l'anarchie ambiante ont bénéficié d'étals à titre gracieux. Comme ils sont exempts de toutes les charges pour une durée de deux ans. Mais cela ne les a pas poussés à abandonner leurs baraques de fortune. Aujourd'hui, tout porte à croire que le mal est bien parti pour durer dans la région. La preuve : certains maires trouvent d'énormes difficultés pour ouvrir les marchés couverts implantés dans leurs localités. C'est le cas à Ouled Haddadj, Ouled Moussa, Dellys et Khemis El Khechna où les activités informelles pullulent à chaque coin de rue. Les deux dernières municipalités comptent à elles seules 176 vendeurs à la sauvette. Ainsi, sur les 18 marchés de proximité prévus dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD) en 2011, seuls 4 sont opérationnels. Six ne sont pas encore attribués alors que celui projeté à Béni Amrane tarde à être entamé à cause des retards enregistrés pour trouver le terrain devant l'abriter. L'Etat a dégagé 94 millions de dinars (MDA) pour la construction des ces structures qui restent, au demeurant, une partie et pas toute la solution. L'éradication de ce phénomène qui enlaidit les centres urbains nécessite l'implication de tous, notamment des consommateurs. Ces derniers sont appelés à changer leurs comportements et ne plus acheter les produits exposés sur les trottoirs. Ce geste servira comme sanction contre tous ceux qui trouvent du plaisir à entraver la circulation automobile et piétonne pour remplir leur caisse. Une telle attitude sera aussi d'un grand soutien pour les commerçants qui activent dans la légalité et qui sont durement pénalisés par la concurrence déloyale imposée par ceux qui échappent au fisc.