L'Algérie est à la 119e place (+2) dans le classement 2015 sur la liberté de la presse dans le monde de Reporters sans frontières (RSF), visant à établir la situation relative de 180 pays au regard notamment de leurs performances en matière de pluralisme, d'indépendance des médias, de respect de la sécurité et de la liberté des journalistes. Même si l'Algérie progresse de deux places dans le classement, elle se fait tout de même épingler par le rapport qui note de «nombreuses arrestations arbitraires de journalistes en marge des manifestations organisées contre le président Bouteflika qui briguait un quatrième mandat en avril 2014». La Tunisie (126e) gagne quant à elle sept places. «Cette hausse est toute relative puisqu'en performance absolue, le pays stagne. Il reste qu'une stabilisation de la situation politique en 2014 profite aux activités d'information. En revanche, le nombre d'agressions commises à l'encontre des journalistes est toujours trop élevé et la mise en pratique des dispositions garantissant la liberté de l'information tarde à se mettre en place.» Le Maroc (130e), gagne, pour sa part, six places mais reste devancé, autant que l'Algérie et la Tunisie, par la Mauritanie (55e). Les pays nordiques restent en tête de liste : la Finlande (1re depuis cinq ans), la Norvège et le Danemark. En bas du classement, les pires situations sont relevées au Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée (180e sur 180). La liberté d'expression recule. Partout dans le monde. C'est le constat établi par le classement mondial de la liberté de la presse qui met en évidence une détérioration globale. Les indicateurs retenus par RSF sont sans appel : 2014 serait l'année d'«une régression brutale pour la liberté de l'information». «Eprouvée par les conflits, la menace accrue d'acteurs non étatiques, les exactions commises lors de manifestations et la crise économique et financière, la liberté de la presse régresse sur les cinq continents.»