Qui de l'Algérie, l'Egypte, le Ghana et le Gabon, les quatre candidatures retenues par la Confédération africaine de football (CAF), organisera la 31e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en 2017 ? Le sujet alimente les débats en Algérie plus qu'ailleurs. La dernière sortie médiatique du président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, au forum d'Echourouk, ne plaide pas en faveur de l'Algérie. L'intéressé, ami de longue date du président de la CAF, Issa Hayatou, a révélé qu'il a abordé la question avec son collègue à l'ACNOA et que les réponses (évasives) de celui-ci ne sont pas de bon augure avant le 8 avril, date à laquelle la CAF annoncera officiellement le nom du pays qui organisera la CAN-2017. La déclaration de Mustapha Berraf a le mérite de la clarté et de la franchise. Ce n'est malheureusement pas le cas de toutes les parties concernées par ce dossier. Elles ont endossé (déjà !) l'échec, si échec il y a, de la candidature de l'Algérie «à certains écrits de la presse nationale qui ont été très durs à l'égard d'Issa Hayatou et que ce dernier a très mal pris». Réduire la non-obtention de la CAN-2017 à ce motif est un procédé qui n'ajoute rien à la gloire de ses auteurs. Et bien sûr El Watan et l'auteur de ces lignes seront tenus pour responsables de l'éventuel choix défavorable qui sera prononcé le 8 avril au Caire. Au fait qu'est-ce qui a été écrit et offensé Issa Hayatou ? La relecture des trois articles consacrés à la CAF et son président durant la CAN-2015 n'a révélé rien d'offensant, ni d'attentatoire au premier personnage de la CAF. Le 28 janvier 2015, El Watan s'est interrogé sur les raisons du retard dans la prise de décision des sanctions contre le Maroc : «‘Le cafouillage (entretenu) sur l'identité de la partie de la CAF qui traitera le dossier.' Un jour c'est le comité exécutif (dixit Issa Hayatou) et un autre c'est la commission d'organisation (selon le Béninois Anjorin Moucharafou, membre du comité exécutif)… l'affaire Maroc CAN-2015 n'est en définitive qu'une tempête dans un verre d'eau que la CAF est en train de gérer au mieux de ses intérêts financiers.» Le second article, «La CAF et ses travers» du 31 janvier 2015, concerne l'épisode du tirage au sort à l'issue duquel a été connu le second qualifié (Guinée) du groupe C. Il a indiqué : «Ce feuilleton a mis en lumière la légèreté avec laquelle la Confédération ‘gère' ses compétitions», évoque «le manque de sérieux qu'affiche la CAF à l'égard des équipes, des joueurs et du règlement de la compétition» et souligne que «la CAF avait les moyens d'épargner aux équipes la fatidique opération de tirage au sort… Elle essuie des critiques justifiées. Diriger, c'est prévoir. Diriger, elle le fait. Prévoir, c'est tout son drame et celui du football africain qui, à travers ce qui s'est passé, renvoie une bien piètre image…» Quant au troisième article : «CAF, d'Addo Farrah à Seechurn» du 2 février 2015, il aborde l'épineuse question de l'arbitrage après le match Guinée équatoriale-Tunisie, rappelle que deux importants dirigeants de la CAF, Addo Farrah et Diakitté, qui ont longtemps dirigé l'arbitrage, ont été suspendus par la FIFA. Personne ne peut le nier. Est-ce cette phrase : «Le Camerounais, qui brigue un autre mandat à la tête de la CAF et met tout en œuvre pour s'assurer une présidence à vie, adoptant la même démarche que celle de son ami Joseph Blatter (président de la FIFA) …» Ce type de propos n'a jamais dérangé Issa Hayatou qui, contrairement au discours véhiculé, admet la critique lorsque celle-ci ne déborde pas de son cadre pour atteindre sa vie privée. Donc, ce n'est pas les articles de presse élogieux ou acerbes qui déteindront sur les choix et décisions de la CAF. Ce n'est pas consistant. Il faut trouver autre chose pour expliquer ou justifier une décision. En attendant, pesante sera l'attente du verdict du 8 avril prochain.