Une dizaine de familles habitant un immeuble de huit étages à la cité Ben Rouila, dans la commune de Ben Aknoun, ont été malmenées hier par les forces antiémeute qui ont été dépêchées en nombre au niveau de leur cité. Les agents de police ont tenté d'expulser ces familles de leurs appartements qu'elles occupent depuis longtemps. Ils ont défoncé les portes des maisons et molesté les résidants qui n'en revenaient pas. Il s'en est suivi alors une indescriptible panique qui a affecté profondément les locataires. «Les forces de l'ordre ont reçu instruction de nous expulser manu militari. Pourtant, aucun avis nous informant au préalable de cette expulsion ne nous est parvenu. Nous considérons cela comme une atteinte à notre intégrité morale et à notre dignité», déplorent les résidants, dont certains étaient au bord des larmes. Notons que d'après les habitants, «cette expulsion est totalement illégale. Les services de la wilaya ont procédé au relogement d'un certain nombre de familles qui occupaient les classes d'une école se trouvant en face de notre immeuble. Ils nous ont, sans raison aucune, inclus dans la même catégorie que ces indus occupants. Sans pour autant nous octroyer des logements de rechange», assurent-ils. Ces familles affirment par ailleurs détenir des arrêtés les confortant dans leur situation d'occupants légaux, qui plus est leur immeuble n'est aucunement vétuste. «Pourquoi donc cette expulsion ?» s'interrogent les locataires. Et de poursuivre : «Nous ne sommes ni des indus occupants ni des occupants de bidonvilles. Notre expulsion de cet immeuble est une énigme.» En début d'après-midi, les occupants de l'immeuble ont vu le délai pour leur expulsion prolongé de trois jours. «Les responsables locaux nous ont donné un délai de trois jours pour quitter les lieux», confient-ils. En attendant que l'ultimatum parvienne à expiration, ces familles sont entrées dans une interminable et pénible expectative. «Si l'expulsion venait à être appliquée, nous allons nous retrouver à la rue avec femme et enfants. C'est une situation insoutenable», affirment-ils. «Nous lançons un appel urgent aux pouvoirs publics afin qu'ils nous rétablissent dans nos droits», concluent nos interlocuteurs. Nous avons tenté d'avoir plus d'informations auprès du maire, cependant nos multiples tentatives pour l'avoir au téléphone se sont avérées infructueuses.