Les échauffourées ont éclaté, dans la matinée de lundi, à la Basse Casbah entre les éléments des services de sécurité et les revendeurs illicites qui occupent les artères de la ville. Les accrochages entre ces jeunes et les forces antiémeute ont duré près d'une demi-heure et se sont soldés, nous a-t-on indiqué, par l'arrestation de huit personnes. Les jeunes vendeurs ont été surpris par la présence importante des services de sécurité à cet endroit de la ville. Les protestataires, qui ont pris l'habitude d'installer leurs marchandises sur la route de Bab El Oued, ont essayé de tenir un rassemblement devant le siège de la DGSN, mais la présence d'un renfort de CNS les en a dissuadés. L'informel, qui a partiellement disparu des ruelles de La Casbah durant plusieurs semaines au mois de décembre de l'année dernière, est réapparu à La Casbah, au lendemain des émeutes de janvier. Les autorités, qui ont dégagé des artères de certaines communes, comme Bachedjerrah et La Casbah, ont alors laissé les revendeurs à la sauvette occuper les chaussées et les trottoirs. La reprise en main de ces espaces est, semble-t-il, bien engagée au grand bonheur des riverains. Plusieurs dizaines de revendeurs informels de Birkhadem, déplacés il y a plusieurs mois, se sont rassemblés, hier et avant-hier, devant le siège de l'APC pour réclamer l'ouverture au plus vite du marché communal resté fermé depuis deux ans. Une délégation des protestataires a été reçue par le maire qui a proposé une solution : une commission mixte sera chargée de confectionner la liste des bénéficiaires. L'autre sujet de discorde à Alger est le logement. A Gué de Constantine et Oued Koriche, l'affichage de la liste des logements sociaux, promis par le wali durant le mois de juin, a provoqué le mécontentement des postulants qui se sont rassemblés pour réclamer l'ouverture d'une enquête sur les critères d'octroi des logements. Les expulsions, un temps suspendues suite à la directive du gouvernement, ont repris. A Sidi M'hamed, 19 familles ont été «expulsées manu militari de leurs logements sans aucun préavis», nous a-t-on informé. L'immeuble est situé sur le tracé du collecteur intercommunal (CIC), un projet de la direction de l'hydraulique. Les occupants des chalets de Ali Amrane III de Bordj El Kiffan dénoncent de leur côté la décision de les expulser. Le collectif SOS famille expulsion parle de la confection d'un dossier de 400 expulsés. «Le chiffre peut être quadruplé», nous assure-t-on au niveau de ce collectif hébergé par la LDDH.