Elles refusent de rejoindre leur lieu de relogement à Khraïssia l De propriétaires, ces citoyens deviennent locataires. Les habitants d'un immeuble vétuste, sis au 4 rue Boujemaâ Moghni, dans la commune d'Hussein Dey, sont harcelés par les autorités locales afin qu'ils quittent leur logement, qu'ils occupent depuis 60 ans pour certains d'entre eux. Ces neuf familles sont toutes confortées dans leur position de propriétaires. «Nous avons des actes de propriété, mais les pouvoirs publics ne l'entendent pas de cette oreille. Ils veulent nous reloger à Khraïssia en tant que locataires. C'est injuste», fulminent les résidants, qui déplorent par ailleurs la manière dont ils ont été informés de leur relogement. «Le 28 octobre dernier, nous avons été informés par une affiche collée sur la façade de notre immeuble que notre relogement allait se faire le soir-même. Sommes-nous des êtres humains ou du bétail pour que l'on nous traite de la sorte ?» s'interrogent-ils. En effet, les propriétaires de ces appartements ont été conviés à quitter leur logement le jour-même où ils ont été informés de leur relogement. «Un nombre important d'éléments des services de sécurité ont été mobilisés pour la circonstance. Par contre, les responsables de l'APC se sont illustrés par leur absence. Même les agents de la Seaal et de Sonelgaz étaient de la partie. Cependant, grâce à notre solidarité, nous avons pu reporter le relogement, mais pour combien de temps ?» déplorent-ils. En tout état de cause, il convient de souligner que le cas de ces citoyens, qui sont propriétaires de leur appartement, est plus que déconcertant. «La logique voudrait que les pouvoirs publics nous dédommagent au même titre que des expropriés. Nous sommes propriétaires et non des indus occupants. Si nous acceptons d'être relogés à Khraïssia, nous allons perdre la propriété de nos logements», disent-ils. Outre cet aspect de la situation, ces citoyens veulent connaître également le sort de l'assiette foncière qui sera récupérée, car «l'assiette foncière suscite beaucoup de convoitises», affirment-ils. Selon eux, les responsables locaux, depuis le lancement de l'opération de relogement, s'obstinent à déclarer à qui veut les entendre qu'«aucun recours ne sera pris en considération avant que les concernés ne rejoignent le lieu d'affectation de leur nouveau logement». En fait, ces citoyens craignent d'être mis devant le fait accompli. «Nous savons pertinemment que nos recours ne seront jamais pris en considération», confient-ils. «Aussi, nous lançons un appel aux responsables de la wilaya pour qu'ils nous rendent justice», concluent nos interlocuteurs.