Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation élargi (Cnapest-e) fait planer le doute sur sa participation. Les syndicalistes de l'éducation doivent rencontrer cet après-midi leur ministre de tutelle, Nouria Benghebrit. Les deux parties vont discuter d'un sujet à l'ordre du jour : le statut particulier. «Nous allons procéder par étapes. Nous commencerons d'abord par étudier le statut», s'est contentée d'affirmer à El Watan une source au ministère de l'Education nationale. Les syndicalistes répondront-ils à l'invitation de Mme Benghebrit ? Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l'éducation élargi (Cnapest-e) fait planer le doute sur sa participation. «La ministre aurait pu nous contacter avant l'entame de notre grève. Ce n'est pas l'invitation qui nous importe, mais une prise en charge efficace de nos revendications. Il est fort probable que nous ne participerons pas demain (aujourd'hui) à la rencontre. Les membres du bureau auront d'ici ce soir à prendre la décision adéquate», précise Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest-e, qui a lancé une grève reconductible engagée après le mouvement de la Coordination des syndicats autonomes (CSA), à laquelle il n'a pas pris part. Pour M. Nouar, le sujet à l'ordre du jour ne figure pas parmi les «priorités» de son syndicat. «La discussion sur le statut n'est pas une priorité pour nous. Nous avons surtout réclamé la promotion automatique des enseignants dans les postes nouveaux pour les trois cycles. Nous avons demandé l'intégration des professeurs en voie d'extinction' (enseignants ayant intégré le secteur sans diplôme particulier, ndlr), dont le nombre avoisine les 200 000. La prime de zone est aussi une préoccupation. Les primes des Aurès et de la Saoura, créées dans les années 1960, restent toujours modiques. Devant être calculées sur la base de 10% du salaire de base, ces primes sont restées inchangées, alors que le salaire de base a augmenté plusieurs fois. Les enseignants de ces régions perçoivent 100 DA sur la base du salaire de base de 1966, qui était de 1000 DA. Qu'ils la révisent ou qu'ils aient le courage de la supprimer carrément !» relève le coordinateur du Cnapest-e. Radicalisation du mouvement de grève ? Les sept syndicats de la CSA ont décidé de répondre favorablement à l'invitation de Mme Benghebrit. Signalant que le fax que son syndicat a reçu prévoit un seul sujet à l'ordre du jour (discussion du statut particulier), le coordinateur du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, espère voir examinés d'autres problèmes en litige avec la tutelle. «La rencontre intervient dans un contexte de tension. Je pense que c'est une opportunité pour parler d'autres dossiers, tels que l'intégration des enseignants, les rappels bloqués», suggère Meriane. Y aura-t-il un retour à la grève si les revendications soumises à la tutelle ne sont pas prises en charge après la rencontre ? Le coordinateur du Snapest, engagé dans l'Intersyndicale, discutera de toutes les options avec ses collègues. «Notre conseil national se réunira dans la matinée et les membres de l'Intersyndicale se rencontreront le lendemain de la réunion avec la ministre pour étudier la situation et prendront les décisions qui s'imposent», signale-t-il. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) espère une prise en charge des revendications des enseignants. «On s'attend à des choses concrètes, sinon pourquoi réunir les syndicats ? Nos revendications sont les mêmes : intégration des enseignants dans les grades créés, régularisation financière des enseignants intégrés avec effet rétroactif à partir de juin 2012. Nous demandons également la révision du statut particulier avant la fin de l'année ainsi que sa promulgation et sa mise en application en 2016», relève le porte-parole du CLA, Idir Achour, qui, à l'instar de son partenaire du CSA, attend les résultats de l'entrevue avec la ministre pour décider des actions à mener.