La ville de Rouiba est envahie par les vendeurs informels et autres marchands occasionnels. En dépit des multiples opérations de lutte contre ce phénomène entreprises par les pouvoirs publics depuis déjà quelques années, les commerçants illicites ont fini par élire domicile durablement dans les venelles et artères de la ville. En empruntant l'une des ruelles à partir de la station de transport urbain, jusqu'à la RN5, les vendeurs informels occupent les moindres recoins de la ville, leur conférant ainsi des allures de souk. La dernière opération d'éradication du commerce informel menée par les autorités locales a permis de déloger 200 marchands. Cependant, ces derniers ont fini par avoir le dessus. Sitôt l'étau de la surveillance relâchés, ils ont repris leurs anciennes places, notamment aux abords du marché couvert de fruits et légumes. Toutes les ruelles qui convergent vers ce marché sont occupées par les étals de ces marchands qui proposent à la vente toutes sortes de marchandises. Les automobilistes qui empruntent ces ruelles pour rejoindre leurs lieux d'habitation se retrouvent bloqués. «Nous sommes devenus prisonniers de nos propres maisons, car les vendeurs informels occupent tous les espaces du quartier», déplorent les résidants des rues se trouvant à proximité du marché couvert. Signalons que la même situation prévaut également aux alentours du marché appelé communément La Braderie. Une centaine d'étals de fortune entourent ce marché, si bien que toutes les ruelles y attenant sont bloquées. La circulation automobile s'en trouve considérablement affectée. «Il faut une heure pour franchir une cinquantaine de mètres», affirme un habitant du centre-ville. Par ailleurs, les vendeurs informels occupent tous les espaces se trouvant à proximité de la mosquée. Dans cet endroit, qui était dans un passé récent une placette, des vendeurs à la sauvette proposent des téléphones portables de provenance douteuse. En somme, la ville de Rouiba s'est retrouvée au fil des années sous l'emprise totale du commerce informel qui a la peau dure. Les autorités locales ont construit nombre de marchés de proximité devant accueillir les marchands qui exercent dans l'illégalité. Cependant, ces derniers refusent de rejoindre ces structures sous prétexte qu'elles sont loin du centre-ville. Cette situation que les marchands refusent d'intégrer le circuit légal du commerce prévaut pratiquement dans toutes les communes de la capitale, notamment à Aïn Taya, Heuraoua, Réghaïa, Bordj El Bahri, Bordj El Kiffan, El Harrach, etc. Des marchés de proximité équipés de toutes les installations nécessaires à l'exercice de l'activité commerciale ont été réalisés, mais sont boudés par les commerçants. «Des avantages notamment en matière de charges fiscales sont octroyés aux commerçants qui s'installent dans ces structures», affirme un élu de l'APC de Rouiba. Malgré ces privilèges, les commerçants persistent à exercer dans l'illégalité.