Un militaire tué, dix-neuf autres blessés et un terroriste éliminé, tel est le premier bilan du ratissage déclenché par l'ANP dans la forêt de Boumhani, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou. Selon diverses sources, les militaires ont été piégés par l'explosion de plusieurs bombes artisanales au moment où ils tentaient d'avancer dans cette dense forêt, devenue une zone de repli d'une des katibates du GSPC, forte d'une soixantaine d'éléments. Les militaires blessés ont été évacués vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Hier, au petit matin (4h), un terroriste a été abattu et sur lequel une kalachnikov et une bombe artisanale ont été trouvées. Il avait, en outre, en sa possession quatre téléphones portables et une quinzaine de puces, ce qui laisse supposer que c'est un élément important du groupe. Son identification est en cours. Selon des sources locales, des rafales d'armes automatiques se font entendre par intermittence, depuis lundi, principalement du côté de Draâ Sachem et Mâamar, alors que l'artillerie de l'ANP continuait à pilonner la vaste forêt de Boumhani. A en croire les différentes sources que nous avons pu joindre, deux groupes terroristes seraient encerclés. L'un au sud entre Draâ El Mizan (45 km au sud de Tizi Ouzou) et le village de Maâmar et l'autre au nord de la forêt du côté d'Aït Yahia Moussa (28 km au sud de Tizi Ouzou et 16 km au nord de Draâ El Mizan) au lieudit Bouhamou, non loin du village de Kantidja. Deux groupes qui appartiennent à la même katibat. Il semblerait qu'au départ il y avait un seul groupe qui s'est scindé en deux. Le premier pris sous les feux des bombardements de l'ANP au sud de la forêt de Boumhani, le deuxième a voulu ouvrir un front plus au nord pour desserrer l'étau sur le premier, mais la très forte présence des militaires a fait que le deuxième groupe se retrouve lui aussi encerclé non loin de la commune d'Aït Yahia Moussa (28 km au sud-ouest de Tizi Ouzou). Hier, pour les besoins de l'opération, l'armée a étendu l'interdiction de circuler sur la RN25 jusqu'aux limites de la commune de Draâ Ben Khedda. Selon des témoignages, des transporteurs de voyageurs auraient été sommés par les militaires de ne plus s'aventurer entre Draâ Ben Khedda et Aït Yahia Moussa. En fin de journée, hier, alors que les accrochages et les bombardements s'intensifiaient, des renforts commençaient à être acheminés vers la zone des opérations, pour épauler les militaires qui doivent couvrir un vaste périmètre fortement boisé et très accidenté. D'un autre côté, le GSPC a placardé dans certaines localités du sud de la wilaya de Tizi Ouzou un communiqué dans lequel il exprime son refus de rendre les armes et de se plier aux exigences de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le communiqué, signé par « l'émir » national de l'organisation terroriste Abou Mossab Abdelouadoud, de son vrai nom Abdelkader Droukel, est adressé au peuple algérien à qui il est exigé de ne plus collaborer avec les différents services de sécurité. « (…) Celui qui collabore avec eux (services de sécurité, ndlr) et participe à leurs crimes s'expose à un châtiment des plus sévères. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat avertit les enfants de la oumma de ne pas s'approcher des taghouts (…) », lit-on dans le communiqué, daté du 17 juillet, et qui, selon son auteur, prend effet deux mois après sa publication, soit le 17 septembre. Ainsi donc, la guerre annoncée contre les dernières poches du terrorisme et les irréductibles du GSPC a commencé bien avant l'expiration du délai accordé par la charte pour la paix et la réconciliation. L'offensive des militaires contre le GSPC en Kabylie va certainement s'intensifier dans les prochains jours et s'élargir à d'autres maquis et forêts de la région.