Mourad Oulmi explique son adhésion à la nouvelle réglementation automobile qui servira à réduire les importations, à jeter les bases d'une sous-traitance automobile et à mettre de l'ordre au sein de la profession. Le président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) défend pleinement la démarche du gouvernement visant à impulser une industrie automobile à travers l'obligation faite désormais aux concessionnaires d'investir en Algérie. Mourad Oulmi, qui s'exprimait hier lors du forum du quotidien Liberté, n'y va pas par quatre chemins et affiche son approbation totale du nouveau cahier des charges fixant les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaire de véhicules neufs, publié cette semaine au Journal officiel. Bien qu'il soit également directeur général de Sovac, représentant officiel du groupe Volkswagen en Algérie, Mourad Oulmi n'hésite pas, selon ses termes, à revêtir sa «casquette de patriote» pour expliquer son adhésion à la nouvelle réglementation qui servira, à terme, à réduire les importations, à jeter les bases d'une sous-traitance automobile et à mettre de l'ordre au sein de la profession. «Je ne peux que me réjouir et me féliciter du courage du gouvernement qui a décidé, enfin, de mettre de l'ordre dans ce segment d'activité», déclare Mourad Oulmi, qui explique que l'AC2A a été, dès le départ, associée au «dialogue très franc» initié par le ministère de l'Industrie sur la nouvelle réglementation. «Un signal fort a été donné, la loi a été votée dans le sens d'un ancrage juridique, il reste maintenant à connaître le contenu du cahier des charges concernant la nature des investissements prévus.» A ce propos, Mourad Oulmi révèle que l'association des concessionnaires a fait des propositions sur les variantes SKD et CKD, tout en précisant qu'en tant que représentant de Sovac, il avait une préférence pour le CKD qui équivaut à la fabrication de pièces de rechange à travers un tissu de sous-traitance local plutôt que pour le SKD qui consiste à monter un véhicule totalement fabriqué à l'étranger et dont le coût de revient est souvent plus élevé que celui importé, car il faut ajouter entre 2000 et 3000 euros par véhicule, «ce qui ne contribue en rien à la diminution de la facture des importations espérée par le gouvernement». Mettre fin à l'anarchie A une question sur certaines contraintes contenues dans le cahier des charges, telles que l'équipement de sécurité ou le quota de 10% de voitures GPL et la réticence de certains concessionnaires à s'y conformer, le président de l'AC2A défend encore une fois l'option du gouvernement, estimant que la nouvelle réglementation s'impose au vu de l'anarchie qui règne dans ce segment. Mourad Oulmi souligne par ailleurs que les opérateurs qui estiment qu'ils ne peuvent pas s'adapter au cahier des charges «n'ont qu'à laisser la place à d'autres», faisant remarquer que 70% du marché de l'automobile en Algérie est actuellement entre les mains de sociétés de droit algérien détenues par des capitaux étrangers, «ce qui n'est pas normal». Pour le président de l'AC2A, «s'ils tiennent à leurs parts de marché, tous les concessionnaires doivent s'adapter aux exigences du gouvernement», précisant que, pour ce qui est de son entreprise, toutes les dispositions ont été prises pour se lancer dans l'investissement. Pour Mourad Oulmi, «les concessionnaires étrangers, dont Volkswagen, font du profit et réalisent des chiffres importants ; ils peuvent donc se permettre de prendre des risques pour investir en Algérie dans le montage ou la sous-traitance». «Ils ne l'ont pas fait volontairement auparavant, mais ils devront le faire» dans les trois ans à venir «grâce à l'obligation légale introduite par le gouvernement», conclut-il.