Le commandant Azzedine a été condamné, jeudi dernier, par le tribunal de Chéraga, à un an de prison avec sursis pour escroquerie et émission de chèques sans provision. Sa petite-fille et son gendre ont écopé respectivement d'un an et six mois de prison pour les mêmes délits… Le tribunal de Chéraga, près la cour de Tipasa, a condamné jeudi dernier le commandant Azzedine à une année de prison avec sursis. Dans ce procès, sa petite-fille, Chellali Fifi, et son gendre, Hadjouti Hamza, ont écopé de peines de prison ferme, respectivement de six mois et d'un an. Le tribunal a également ordonné «le remboursement» du montant litigieux estimé à plus de 600 millions de dinars, et refusé la constitution de la société Tonic Emballage comme partie civile. Il s'agit, en fait, d'une affaire d'«escroquerie et d'émission de chèques sans provision» au cœur de laquelle se trouvent impliqués les trois mis en cause, et dont les victimes se comptent parmi les plus proches amis de l'ancien commandant de l'ALN, le commandant Azzedine, dont la veuve et les enfants de son compagnon d'armes, le défunt commandant de l'ALN, Salah Boubnider. Contacté, maître Allouche, avocat de la partie civile, a déclaré : «Les victimes ne se sentent pas protégées par la justice. Elles ne sont pas satisfaites parce que toutes les promesses de remboursement des montants subtilisés faites par les mis en cause durant l'instruction et devant le tribunal n'ont pas été respectées. Lors de l'audience du 12 mars 2014, le commandant Azzedine s'est approché de la juge pour lui signifier encore une fois sa volonté de rembourser les plaignants, mais en vain. Nous ne sommes pas là pour commenter la décision de justice. Cependant, nous ne sommes pas satisfaits. Nous allons interjeter appel …» Pour sa part, Me Chaïb, avocat des prévenus, envisage lui aussi interjeter appel, pour le compte de ses mandants : «Il est vrai que le tribunal a pris en compte l'âge du prévenu, le commandant Azzedine, mais aussi en lui accordant les circonstances atténuantes en raison de sa bonne foi. Cependant, nous allons nous pourvoir en appel, parce que nous estimons que les prévenus sont eux-mêmes victimes d'une escroquerie commise par des personnes contre lesquelles une plainte a été déposée au niveau de Tipasa. De ce fait, nous avons demandé au tribunal de Chéraga de surseoir au procès, jusqu'à ce que la plainte soit tranchée. Le commandant Azzedine a été victime d'un abus de confiance. Il n'a jamais eu l'intention d'escroquer ses amis. Ils étaient avec lui en affaire, ils ont perdu au même titre que lui. Comme Azzedine, les plaignants ont pris un risque. Ils pouvaient gagner comme ils pouvaient perdre.» En tout état de cause, l'affaire n'est pas près de connaître son épilogue, d'autant qu'aussi bien le comandant Azzedine que sa petite-fille et son gendre ont été déjà condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal de Chéraga, après un procès, par citation directe, intenté par un ancien officier de l'ALN, ancien compagnon d'armes de Azzedine, pour une autre affaire de chèque sans provision de 15 millions de dinars. Jeudi dernier, à l'issue du délibéré du tribunal de Chéraga, les plaignants ont décidé de s'organiser pour créer, disent-ils, «une association des victimes escroquées par le commandant Azzedine». Affaire donc à suivre…