Les violents affrontements qui ont eu lieu samedi à In Salah ont suscité de vives réactions de partis politiques de l'opposition. Au nom du Pôle des forces du changement, dont il est le coordinateur, Ali Benflis a exprimé l'inquiétude des membres de ce bloc politique quant aux développements que connaît la situation dans cette ville du Sud, révoltée contre l'exploitation du gaz de schiste depuis deux mois. Le candidat à la dernière présidentielle d'avril 2014 se dit ainsi «profondément préoccupé» par la répression qui s'est abattue sur les manifestants dont le seul tort est de refuser de se taire face aux risques environnementaux de l'exploitation de ce gaz non conventionnel. «Nous dénonçons et nous condamnons fermement le recours à la violence pour faire taire une population qui porte des revendications légitimes», a souligné le Pôle des forces du changement dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Pour cette entité politique, dirigée par Ali Benflis, de tels comportements démontrent ainsi l'existence d'une crise relationnelle entre le pouvoir et les citoyens. C'est aussi pour Benflis et ses partenaires politiques la preuve de l'échec de tous les instruments de régulation et de la gestion des problèmes de la société. Le coordinateur du Pôle des forces du changement ira ainsi jusqu'à admettre que cette situation démontre que «le pouvoir en place est devenu un facteur de risque pour la stabilité du pays». Face à cette situation, le Pôle des forces du changement se dit «solidaire» avec les populations d'In Salah, affirmant que le règlement des problèmes des Algériens nécessite d'abord le retour à la légitimité institutionnelle et l'ouverture d'un dialogue large avec l'ensemble des acteurs politiques. De son côté, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, dénonce la répression dont a fait l'objet la population d'In Salah, avec laquelle il se dit «solidaire». Dans une déclaration rendue publique hier, Soufiane Djilali, fait partie de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, accuse «le régime de M. Bouteflika» de vouloir «mener le pays vers le désordre à la syrienne : transformer un mouvement de contestation citoyenne pacifique en un conflit violent». Le président de Jil Jadid considère que «les institutions sécuritaires (police et gendarmerie) ont été mises à la disposition des multinationales pour les prémunir de tout mouvement populaire contestataire». Pour lui, «cela rappelle étrangement le régime de Pinochet, où les richesses du pays étaient mises à sac par les puissants pendant que le peuple subissait une féroce répression». «Après avoir organisé le pillage systématique des richesses nationales, voilà que le clan présidentiel semble vouloir engager le pays dans un engrenage extrêmement dangereux pour son unité», a-t-il ajouté.