Trois opérations, trois enveloppes budgétaires. La première a eu lieu au début des années 2000, la seconde en 2007, quelques mois avant les élections locales et la troisième a été insufflée par la «dynamique» de réhabilitation tous azimuts induite par la manifestation Constantine capitale de la culture arabe. Ce nouvel aménagement des trottoirs des principales artères du centre-ville, ceux du boulevard Belouizdad, de la place des Martyrs et de l'avenue Aouati Mustapha notamment ainsi que, fait nouveau, l'aménagement d'une allée piétonne au niveau des rues Didouche Mourad et du 19 juin 1965, a été décidé il y a plus d'une année. Le coût de l'opération est estimé à 2,9 milliards de DA. Une coquette somme pour des pavés qui ont déjà englouti pas mal d'argent depuis 15 ans, occasionnant aussi pas mal de désagréments aux citoyens. L'histoire étant un éternel recommencement, les Constantinois s'interrogent, du coup, sur la qualité de l'actuel matériau utilisé pour le revêtement des trottoirs concernés, d'autant que les précédents n'avaient pas tardé à se détériorer et dévoiler des malfaçons scandaleuses. Près de 3 milliards de DA, représente une somme considérable pour aménager de nouveaux trottoirs, mais combien de temps résisteront-ils ?Il y a quelques mois, les services concernés se voulaient rassurants, laissant entendre que des «études approfondies» allaient être réalisées au niveau des trottoirs de la ville afin que le nouvel aménagement soit «efficace et durable». Partant, l'on ne peut que s'interroger sur la capacité de durabilité du tout nouveau revêtement des trottoirs de l'avenue Aouati Mustapha, qui font office de parking aux habitants du quartier.Le poids de dizaines de véhicules ne risque t-il pas de leur être néfaste à la longue ? Fatalement, l'incivisme de certains automobilistes et la démission des responsables risquent de participer considérablement à réduire la durée de vie d'un pavé chèrement payé ! Déjà, pas moins de 12 millions de DA avaient été consacrés, en 2007, par l'APC FLN qui tenait les rennes de la municipalité de Constantine à l'époque, pour un projet s'étalant sur une superficie de 1500 m2, à savoir la réfection des trottoirs du boulevard Belouizdad et ceux de la place colonel Amirouche. En quelques mois à peine, les trottoirs étaient devenus impraticables, truffés de nids de poule suite à l'affaissement du pavé à divers endroits. Aujourd'hui encore, les citoyens craignent une nouvelle déconvenue à cause de la précipitation dans laquelle les travaux sont exécutés. Autre point curieux à signaler: l'aménagement du trottoir de la rue Chitour Amar, adjacente à la maison du Syndicat Abdelhak Benhamouda, alors que la zone est sérieusement menacée par les glissements de terrain. Une incongruité qui ne gêne, a priori, personne. C'est juste une preuve supplémentaire du gaspillage et du bricolage devenus, depuis longtemps une marque déposée, un label du savoir faire local !