Une opération d'envergure qui mobilise des dizaines d'entreprises locales et étrangères. Elle consiste principalement en le ravalement et la peinture des façades d'immeubles datant de l'époque coloniale, la réfection des toitures et de l'étanchéité des terrasses, ainsi que la réhabilitation des chaussées, des escaliers et des trottoirs. Le chantier, qui a bénéficié d'une enveloppe de 3 milliards de dinars, a démarré l'été dernier avec un délai de six mois, et près de 350 immeubles sont concernés. Mais contrairement aux chantiers des avenues Abane-Ramdane et Aouati-Mustapha où le taux d'avancement des travaux est plutôt appréciable, celui de la rue Belouizdad s'éternise, au grand dam des riverains et des commerçants. En l'espace de quelques mois, des mises en demeure émanant de la Direction d'urbanisme furent adressées à trois reprises aux entreprises chargées des travaux, principalement des entreprises italiennes, espagnoles et françaises. Ces dernières ont été sommées de renforcer leur effectif et leur matériel, sous peine de voir leur contrat résilié. De leur côté, les entreprises concernées avaient évoqué, il y a quelques mois, des entraves administratives telles que la non-délivrance des ordres de services (ODS) et les blocages au niveau des ports. En somme, il y a clairement eu un manque de coordination entre, d'un côté, la DUC et les entreprises, et de l'autre entre les entrepreneurs eux-mêmes. Ainsi, au mois de juillet dernier, l'entreprise chargée de la réhabilitation des trottoirs a procédé au décapage des pavés de la rue Belouizdad, espérant ainsi achever l'opération en moins de deux mois, mais entre-temps, les entreprises chargées de la rénovation des façades commençaient à installer leurs échafaudages. Un dysfonctionnement qui a entravé la pose des nouveaux pavés. Six mois après, les trottoirs sont encore revêtus d'une couche de béton. Une situation qui gène considérablement les piétons, mais aussi les commerçants. « Je ne crois pas qu'ils seront prêts pour le mois d'avril. Rien ou presque n'a changé depuis des mois. Ils n'ont fait que décaper l'ancien trottoir qui était en bon état et le remplacer par des carreaux en ciment mal posés. D'ailleurs, après les dernières pluies, des trous se sont formés. D'autre part, les échafaudages prennent beaucoup de place. Pis, trois entreprises se sont succédé ces derniers temps, et à chaque fois, elles retirent les échafaudages puis installent de nouveaux et font appel à deux ou trois ouvriers seulement », nous dira Mohamed, gérant d'un restaurant à la rue Belzouidad. Un habitant du quartier regrette les désagréments causés par les travaux tout au long de ces derniers mois. « Nous avons vécu un cauchemar durant l'été, les ouvriers travaillaient toute la nuit. Mais ce qui est regrettable, c'est que les travaux n'avancent plus. Certes, il y a eu l'installation d'une parabole collective, ce qui est une bonne chose, mais les travaux des façades et du trottoir sont loin d'être terminés », regrette un citoyen. Aux dernières nouvelles, la DUC s'apprête à notifier une mise en demeure à l'entreprise chargée de la réhabilitation des façades, avons-nous appris de sources sûres.