Etre à l'écoute des citoyens et leur prêter assistance sont, en principe, les priorités d'un wali de la République. Cependant, à Bouira, il arrive souvent que des citoyens, qui en ont assez d'être balancés d'un service à un autre sans qu'aucun responsable ne daigne régler leur problème, demande à voir le premier magistrat de la wilaya pour lui exposer leurs problèmes et souhaiter à ce que le chef d'exécutif leur suggère éventuellement des solutions. Ces milliers de citoyens victimes de la bureaucratie et de la hogra reviennent toujours bredouille une fois qu'ils se sont déplacés au siège de la wilaya. Nacer Maâskri, wali de Bouira, a trouvé même la bonne idée d'instruire les services de sécurité d'interdire tout mouvement de foule devant le siège de la wilaya. Les citoyens finissent toujours par demander une audience au wali. Mais à Bouira, obtenir une audience avec le wali n'est pas une chose aisée. Les citoyens tentent l'impossible. Souvent, les différentes demandes d'audience faites par les citoyens confrontés aux contraintes administratives, en quête de solution à leurs difficultés, ne sont jamais prises en considération. L'administration locale tourne le dos à ses administrés. Cet état de fait ne date pas d'aujourd'hui. Les directives émises par le ministère de l'Intérieur aux autorités locales de réserver des journées de réceptions sont tout bonnement bafouées. Au siège de la wilaya de Bouira, le citoyen apprend avec dépit que Monsieur le wali n'est pas disponible en orientant les citoyens à envoyer leurs requêtes à qui de droit mais ces correspondances finissent toujours dans les tiroirs pour ne pas dire dans la corbeille. La démarche d'accompagner le citoyen est pourtant inscrite parmi les prérogatives du gouvernement visant à lutter contre la bureaucratie et l'amélioration du service public. Bien que des subalternes du wali, à leur tête le chef du cabinet, accordent parfois des audiences aux citoyens, la mission de ce dernier, dépourvu de prérogatives de décision est limitée à transmettre le message en cas de nécessité absolue. En revanche, les portes du bureau du premier responsable restent toujours ouvertes à d'autres, élus du peuple, chefs d'entreprises influents qui n'ont pas besoin de passer par le protocole, ni encore par le chef du cabinet.