La commune de Teleghma, dans le sud de la wilaya de Mila, est peut être l'une des agglomérations les plus délabrées de la région. Des décharges sauvages de quelque côté qu'on se tourne, des routes impraticables, de la gadoue jusqu'au seuil des habitations et des risques d'inondation omniprésents, tel est le décor qui fait le quotidien de cette commune célèbre pour ses nombreuses sources thermales. La ville croule sous les ordures éparpillées au hasard, le long des rues. Un spectacle ahurissant, œuvre du laisser-aller de la municipalité conjugué à l'incivisme des citoyens. Pour les responsables municipaux, une partie de la catastrophe endurée par le village incombe aux habitants qui «ne respectent pas les horaires de passage des camions des services de la voirie pour sortir leurs sacs poubelles », quoi qu'ils reconnaissent l'insuffisance des camions-bennes affectés au ramassage des déchets domestiques. «Il est pratiquement impossible de couvrir toutes les rues et les mechtas avec le peu de moyens dont nous disposons», dira le maire. En outre, la commune souffre d'un autre problème non moins grave que celui des ordures, à savoir la dégradation effrénée des rues du centre urbain. Par ces temps de pluie, les artères de la commune, sans exception, se couvrent de flaques d'eau boueuses et de gadoue, à telle enseigne qu'on se sentirait en rase campagne. Et l'insuffisance de l'éclairage public vient s'ajouter à cette réalité amère. La situation est encore pire pour les habitants de Haï El Oued qui vivent avec la peur au ventre à cause des crues qui les menacent. Situé dans une espèce de cuvette naturelle, Haï El Oued est invariablement submergé par les eaux de ruissellement, qui ne manquent jamais de s'infiltrer jusqu'au plus profond des habitations. Aussi, les riverains revendiquent la réalisation d'ouvrages pour canaliser les flots des eaux pluviales loin des maisons. A ce propos, le P/APC précise : «la commune a réalisé une étude pour l'édification d'un système de protection de ladite cité contre les crues et la matérialisation du projet est pour bientôt». Pour leur part, les propriétaires des Hammams, sources thermales sans lesquelles Téléghma n'aurait probablement pas eu la réputation qui est la sienne actuellement, demandent le bitumage de la route menant à leurs établissements et la réalisation d'un réseau d'assainissement pour booster, un tant soit peu, le tourisme thermal dans cette région.