Le ministère de la Communication a retiré son accréditation à Boualem Ghomrassa, correspondant du journal londonien Asharq Al Awast, sans fournir d'explication. Convoqué le 25 février par Fatma-Zohra Zireimi, chargée du dossier d'accréditation des correspondants de la presse étrangère, le journaliste a appris qu'il perdait son agrément. «Quand j'ai été reçu, Mme Zireimi m'a informé que je suis indésirable pour ses supérieurs en tant que correspondant en Algérie», a déclaré notre confrère dans un communiqué. Quand Ghomrassa demande des explications quant à cette interdiction, la directrice de la presse étrangère au ministère lui fait savoir qu'elle est «chargée de retirer son accréditation». Elle a ajouté : «Ce que je sais c'est que les responsables au ministère ont pris la décision de ne pas m'accréditer pour l'année 2015 et qu'ils vont informer le journal de cette décision.» Mais un autre responsable au ministère a indiqué à Boualem Ghomrassa que cette interdiction est due «à mes positions opposées à certains responsables de l'Etat et que j'ai exprimées sur une chaîne de télévision étrangère et que cela est contraire à la charte d'éthique des correspondants de la presse étrangère». Etrange prétexte. Le journaliste, qui travaille pour le du journal londonien depuis onze ans, assure qu'il n'a jamais entendu parler de cette charte. «Si tel est le cas, pourquoi le ministère n'a jamais remis cette charte aux correspondants ? Et puis, quel lien peut-il y avoir entre mes opinions sur des responsables dans l'Etat avec mon travail de correspondant de presse ?», s'interroge le journaliste Boualem Ghomrassa, connu pour son professionnalisme, dénonçant des «pratiques qui appartiennent à l'ère stalinienne et trahissent un discours trompeur sur le respect de la liberté d'expression et de la presse».