Les syndicats membres de la Coordination devaient se réunir tard dans la soirée d'hier, afin de décider de la suite à donner à leur appel à la grève à partir d'aujourd'hui. Les syndicats du secteur de l'éducation ont signé, hier dans la soirée, les procès-verbaux sanctionnant leurs dernières réunions avec la tutelle. Le ministère de l'Education nationale et les différents secteurs de l'éducation sont parvenus à un accord mettant fin au conflit social qui oppose depuis des semaines les deux parties. «La ministre de tutelle, Nouria Benghebrit, a signé son engagement à régler nos doléances, notamment la réouverture de la révision du statut particulier», nous apprend un syndicaliste, membre de la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE). Celui-ci précise que la première responsable du secteur a même arrêté la date du 18 mars pour l'installation d'une commission chargée de la révision de ce statut. Reste la décision des syndicalistes à surseoir à leur menace de grève, une option toutefois subordonnée à la décision que devraient prendre, juste après cette rencontre, les partenaires sociaux après la réunion de leurs conseils nationaux respectifs. Il était prévu que les syndicats membres de la Coordination se réunissent, tard dans la soirée d'hier, afin de décider de la suite à donner à leur appel à la grève à partir d'aujourd'hui. De même pour le Cnapest, qui a lui aussi appelé à une grève cyclique à partir de ce lundi. Convié à cette réunion, le Cnapest devait s'en remettre à son instance dirigeante pour évaluer le contenu du PV sanctionnant la réunion et décider du maintien ou pas de la grève. Le bras de fer entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats du secteur pourrait ainsi prendre fin après plusieurs semaines de perturbations. Du coup, la première responsable du secteur, Nouria Benghebrit, a finalement pu sauver les élèves d'une éventuelle paralysie des écoles. A noter qu'à l'issue de leur rencontre avec la tutelle, les syndicats ont été invités à apposer leurs signatures au bas des PV. Des PV qu'ont dû «corriger» les membres des syndicats avant de les cosigner avec le ministère de l'Education nationale, selon des sources syndicales. CSE et ministère se sont une nouvelle fois retrouvés, samedi, autour de la table de négociation. Durant cette réunion, les deux parties ont abordé plusieurs points laissés en suspens comme les rappels, la rétroactivité et autres revendications. Ce n'était pas le cas lors de la rencontre qui s'était tenue le 18 février, qui avait été consacrée à la révision du statut particulier. Le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, a d'ailleurs jugé la rencontre avec les responsables de la tutelle «fructueuse» et ses résultats «plus ou moins satisfaisants». Nouria Benghebrit a une nouvelle fois réitéré, hier, la nécessité de la mise en place d'une charte d'éthique pour assurer la stabilité du secteur. «Je voudrais qu'il y ait de la mesure en toute chose, c'est essentiel quand on a affaire à un secteur où l'avenir des générations est en jeu. C'est un secteur qui vit une situation où le stress est maximal et où des enfants sont privés de scolarité. Plus que tout autre, nous devrions avoir une charte d'éthique qui puisse mettre au-dessus de tout l'intérêt de l'élève», a déclaré Mme Benghebrit à l'APS en marge de la cérémonie en l'honneur des femmes algériennes. Mme Benghebrit a estimé également que les syndicats devraient «faire preuve aujourd'hui d'un peu plus de responsabilité», ajoutant que ce qui importait, pour le ministère, c'est la prise en charge des revendications relatives «véritablement au dysfonctionnement» du secteur. «Nous sommes en train de faire le maximum, mais il faut aussi qu'il y ait un geste de bonne volonté du côté des syndicats», a souligné Mme Benghebrit, qui a affirmé par la même que son ministère «ne fonctionne pas par le chantage mais par le débat et la discussion». A noter que la ministre avait indiqué, samedi dernier à Blida, qu'il existe un espoir pour l'arrêt de la grève du Cnapest au terme des rencontres tenues hier avec ce syndicat et d'autres en vue d'examiner les problèmes en suspens. Pour rappel, les dernières négociations entre la tutelle et les syndicats avaient échoué suite au refus de ces derniers de signer le point relatif à une proposition d'adhésion à une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation.