Alors que la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, a appelé les enseignants et les syndicalistes au sens de responsabilité afin de préserver l'avenir de l'élève, les syndicats autonomes composant la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE), ont annoncé le retour à la grève de 3 jours reconductible à compter du 9 mars. Lors d'un point de presse en marge de la signature d'un protocole d'accord entre son département et le Haut commissariat à l'amazighité et en réponse à une question portant sur la menace de débrayage brandie par le Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), la ministre a appelé les syndicalistes au sens de responsabilité. Le Cnapest avait quitté, mercredi dernier, la table des négociations en menaçant de poursuivre son mouvement de protestation reconductible enclenché lundi en raison, estime-t-on, de l'absence du «concret» quant à la satisfaction de ses revendications. La Coordination des syndicats de l'éducation (CSE), qui n'avait pas suivi le Cnapest dans sa démarche, revient, lui aussi, à la charge et a opté pour les actions de terrain. Elle a annoncé, hier, dans un communiqué rendu public, une grève de trois jours renouvelable à partir du 9 mars prochain. La Coordination explique sa décision par l'échec des rencontres de mercredi et jeudi derniers. La mésentente entre les deux parties a poussé le groupement à écourter la séance de travail avec la ministre qui devait aboutir à l'élaboration d'un PV commun. La CSE, qui réitère ses revendications mentionnées dans le préavis de grève, endosse la responsabilité au ministère qui avait, selon la CSE, conditionné la signature du PV de la rencontre par l'acceptation d'une charte d'éthique. Pour la première responsable du secteur, la problématique de l'éthique et de la stabilité est majeure au niveau de l'école. «Nous avons besoin, pour aller plus loin ensemble, de prendre un temps d'arrêt par rapport aux grèves», a-t-elle soutenu avant de mettre l'accent sur la nécessité de mener des efforts pour arriver à un terrain d'entente concernant cette charte. La révision du statut particulier est conditionnée par la stabilité du secteur La ministre a encore rappelé, hier, que la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement sont tributaires de la stabilité du secteur. Mme Benghebrit a déclaré à ce propos : «Pour nous, il est essentiel de continuer à répondre à l'amélioration du statut (particulier) des enseignants mais également approfondir l'amélioration des conditions d'enseignement, il faut pour cela, aujourd'hui, que l'école connaisse une période de stabilité.» Une réunion avait regroupé jeudi la ministre de l'Education et les syndicats du secteur qui ont déclenché un mouvement de grève. Le procès-verbal sanctionnant la rencontre n'a pas été signé, à cause du rejet de la proposition relative à la rédaction d'une charte d'éthique et de stabilité. Cette charte, avait précisé le ministère, visait à assurer un climat favorable à la construction d'un processus favorisant l'émergence d'une école de qualité.