La rencontre, mardi dernier, entre les syndicats autonomes de l'éducation et le ministère de tutelle, en présence des représentants de la Fonction publique, a porté sur un seul dossier : le statut particulier. C'est ce que nous a indiqué, hier, Achour Idir, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Une solution a été trouvée à la question de la promotion des enseignants des cycles moyen et primaire, nous fera-t-il savoir. Il a expliqué que la promotion prend en compte deux paramètres : l'ancienneté et la formation. C'est ainsi que les enseignants qui n'ont pas bénéficié de formation, condition exigée par le nouveau statut, ne seront pas exclus de la promotion. Ainsi, la Fonction publique s'est engagée à prendre en compte l'ancienneté dans l'ancien grade qui leur a été jusque-là refusée, mais à une condition, celle de suivre une formation. Toutefois, le problème ne se pose pas pour les enseignants l'ayant suivie. Ils seront intégrés d'office dans les nouveaux grades. Précision : pas de passage d'un grade à l'autre sans formation. La promotion des enseignants a été également débattue lors de cette rencontre, ajoute encore Achour Idir. « Il a été convenu, annonce-t-il, de garder le système actuel de promotion jusqu'en 2017 », une sorte de période de transition. C'est-à-dire, il faut plus de 10 ans de service pour un professeur d'enseignement secondaire (PES) pour pouvoir postuler au grade de professeur de l'enseignement secondaire principal et plus de 20 ans d'ancienneté pour prétendre au poste de professeur de l'enseignement secondaire formateur. Mais la règle va changer à partir de 2017. En plus de l'ancienneté, il sera demandé aux enseignants d'exercer pendant 5 années supplémentaires pour pouvoir postuler au poste d'enseignant formateur. Cependant : pas de promotion sans concours dans les deux cas de figure. Les discussions ont porté, aussi, sur le corps des censeurs. La Fonction publique a présenté deux choix à ces derniers : soit réintégrer leurs anciens postes, à savoir celui d'enseignant, soit postuler pour le poste de directeur d'établissement avec la promesse d'être favorisés lors des concours. Le ministère a promis une réponse dans les plus brefs, et ce, en concertation avec les intéressés. Une chose est sûre : le poste de censeur est en voie d'élimination dans l'organigramme scolaire du ministère de l'Education nationale. Lors de la réunion, il a été également question de la situation ambiguë des enseignants des cycles primaire et moyen qui ont intégré le cycle secondaire. Jusque-là, seules les années exercées dans le secondaire sont calculées. La Fonction publique a fait une dérogation pour que les années exercées dans les cycles précédents soient comptabilisées, en plus de celles passées dans le secondaire. Il a été aussi question du cas des enseignants enfants de chahid ayant bénéficié d'une promotion en 2010. La Fonction publique leur a interdit d'être promus une nouvelle fois sous prétexte qu'il faut attendre 5 ans pour pouvoir prétendre à une nouvelle promotion. Il semble qu'un compromis a été trouvé et la Fonction publique a fait sauter ce verrou. Mais pour le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), la rencontre n'a rien apporté de nouveau concernant les revendications des syndicats. « La question de la promotion par l'expérience n'est pas une décision nouvelle puisqu'elle est bien mentionnée dans l'article 31 bis du statut de l'éducation », a-t-il signalé. Il en est de même, soutient-il, pour le calcul à 40% de la prime de rendement. Il a estimé que la Fonction publique n'a rien ajouté de nouveau et que celle-ci a toujours été calculée sur ce seuil. De ce fait, il a regretté que le ministère continue de temporiser quant aux autres primes, notamment la prime spécifique du Sud et des Hauts-Plateaux.