Décidément, rien ne va plus à la faculté des sciences économiques de l'université M'hamed Bougarra de Boumerdès. Les étudiants risquent de passer le reste de l'année à blanc à cause des grèves et l'absence de dialogue entre les protestataires et l'administration. L'accès à la faculté était encore fermé hier pour la 3e semaine consécutive par un groupe d'étudiants réclamant l'annulation de la décision d'expulsion pour une durée de deux ans prise par le conseil de discipline à l'encontre d'un de leurs camarades. Celui-ci, étudiant en master2 marketing, a été accusé d'avoir agressé violemment un enseignant le 22 février dernier lors d'un examen où il aurait été pris en train de copier. Le concerné a même été entendu par la police suite à une plainte déposée à son encontre par la victime. Cet incident, «jugé gravissime», a suscité l'indignation de tous les enseignants de la faculté, lesquels avaient observé une grève de deux jours après les faits pour réclamer une sanction exemplaire contre l'agresseur. Chose qui a été faite d'ailleurs par le conseil de discipline. Mais la décision de celui-ci est qualifiée «d'arbitraire et a été prise en l'absence du représentant des étudiants, comme l'exige la réglementation», dénoncent certains étudiants qui se sont d'ailleurs mobilisés pour réclamer la révision de la sanction infligée à leur condisciple. Les protestataires sont allés jusqu'à fermer le portail de la faculté. Un procédé qui n'a pas été du goût de milliers d'étudiants qui ont failli user de la violence pour accéder à l'université afin d'y suivre les cours. Les examens de 1er semestre ont été reportés au moins de septembre prochain et la situation demeure toujours tendue entre les étudiants et les enseignants qui menaçaient de ne pas reprendre leur travail si jamais l'administration cède aux revendications des grévistes.