Les mouvements de grève déclenchés périodiquement perturbent les activités pédagogiques de nombreuses facultés. La rentrée universitaire ne s'est pas déroulée dans le calme à Boumerdès. Plusieurs grèves y ont déjà été enregistrées dans les différentes facultés de cet important pôle universitaire pour des raisons liées principalement à l'accumulation de problèmes pédagogiques, la complexité du système LMD et l'anarchie ambiante régnant au sein de certains départements. La faculté des Sciences a été la première à avoir été paralysée par des dizaines d'étudiants de 1ère année Maths et informatique qui dénonçaient le changement de leur spécialité après avoir échoué de passer au palier supérieur. Faute de l'ouverture des portes du dialogue par l'administration, les grévistes recourent généralement au blocage de tous les accès de la faculté, empêchant leurs camarades d'y accéder. Ce procédé qui semble devenu à la mode a été dénoncé à maintes reprises par de nombreux autres étudiants, en vain. Même l'attitude laxiste de l'administration et les mesures disciplinaires prises récemment à l'encontre «des meneurs» en a été pour quelque chose dans cette situation de paralysie quasi-générale. Cela a été constaté surtout au niveau de la faculté des hydrocarbures et des sciences économiques et commerciales, fermée depuis plus de 10 jours par un groupe d'étudiants dénonçant la traduction d'une trentaine de leurs camarades devant le conseil de discipline pour avoir obstrué l'accès à l'université. Les grévistes justifient leur action par l'exclusion de 15 étudiants du système LMD pour la simple raison qu'ils avaient refait l'année plus de trois fois sans qu'ils parviennent à atteindre la 3è année. «Mercredi dernier, les responsables ont fait appel à un huissier qui a établi un PV de constat afin qu'ils puissent engager des poursuites judiciaires contre nous», s'indignent-ils. Les mécontents dressent chaque jour des cordons infranchissables devant les trois portails de la faculté, contraignant leurs camardes à rester à l'extérieur sous la pluie. «La fermeture de la faculté est devenue une chose banale. Il suffit juste d'avoir un groupe d'amis pour décider d'une grève», déplore un étudiant en économie de gestion. «Si cela continue, on va droit vers le pourrissement. Il est du devoir de l'administration de mettre un terme à ce genre d'agissements pour ne pas compromettre notre cursus», ajoute-t-il. Les initiateurs de la grève accusent l'administration «de n'avoir rien entrepris» pour répondre à leurs doléances. Celles-ci portent principalement en l'allègement des mesures d'accès en master, l'intégration des porteurs de diplômes de DEUA dans le système LMD, la régularisation de la situation des étudiants de 5è année géophysique, programmation d'un examen spécial pour la derrière promotion de tronc commun technologie (TCT) du système classique…etc. Certains soutiennent que ces mouvements de grève sont le résultat des changements répétitifs des modalités d'application du système LMD. Dans la plupart du temps, ce sont les étudiants réclamant d'être inscrits en master qui recourent à la fermeture de leur faculté pour se faire entendre. Interrogé, le vice-recteur chargé de la pédagogie, appelle les mécontents à faire preuve de sagesse, précisant qu'il est impossible de satisfaire toutes leurs revendications. «Cette situation de paralysie ne doit pas durer. Les étudiants doivent savoir que nous ne faisons qu'appliquer la réglementation», conclut-il.