Les grèves sont devenues monnaie courante dans toutes les facultés de l'université M'hamed Bougarra de Boumerdès (UMMB). Dimanche, pas moins d'une trentaine d'étudiants, activant au sein de différentes organisations, ont bloqué l'accès à la faculté des Sciences (ex-Inim) afin d'exiger le changement de spécialité à deux de leurs camarades, pour la simple raison qu' «ils ne s'entendent pas avec leurs enseignants». L'un d'eux, étudiant en master1 biologie, n'est autre que le responsable du bureau de wilaya de l'Alliance pour le renouveau estudiantin (AREN), qui a été traduit devant le conseil de discipline en 2013. Le communiqué appelant à la grève a été signé par l'Unja, Ujea, Onse, Onea et l'AREN, connues presque toutes pour être proches des partis politiques au pouvoir. Les initiateurs du débrayage se sont rassemblés devant le portail de la faculté en début de matinée, empêchant des milliers d'étudiants (la faculté en compte 15 000 environ), d'y accéder pour passer leurs examens du 1er semestre. Ces derniers se sont vus contraints de rester à l'extérieur durant toute la journée. Certains n'ont pas manqué d'exprimer leur indignation à l'égard des grévistes auxquels ils reprochent de vouloir perturber leurs études. Des bagarres ont failli même éclater entre les grévistes et ceux qui s'y opposent. «Cette action est injustifiée et elle risque de générer des retards énormes dans notre cursus. Je pense que ceux qui l'ont enclenchée ont des objectifs autres que ceux qu'ils ont déclarés», s'inquiète Yasmina, étudiante en langue et littérature françaises. Un avis partagé par un étudiant en 2ème année biologie qui dénonce «l'indifférence de l'administration devant de tels agissements». « Si ça continue comme ça, on va étudier même pendant le mois de carême. D'habitude, nous passons les examens du 1er semestre en février, mais c'est à cause des débrayages observés en début d'année qu'ils ont été reportés», explique-t-il. Et d'ajouter : «En tout cas, ce n'est qu'à l'université de Boumerdès qu'on ferme les portails des facultés dans le but de se faire entendre ou régler son compte avec les chefs de départements ou les enseignants», poursuit-elle avec amertume. De leur côté, les grévistes affirment que c'est l'administration qui est la source de tous les problèmes que connait l'université. «Nous sommes victimes des conflits et des désaccords qui couvent entre la rectrice, les doyens et parfois même les enseignants. La décision de changer la spécialité de nos camardes a été signée depuis plusieurs mois par la rectrice, mais elle n'est toujours pas appliquée», s'indigne l'un d'entre eux en tenant une corde qui servait de barrière à l'entrée de la faculté précitée. Il est à rappeler que l'UMBB a été secouée par plusieurs mouvements de protestation durant ces derniers mois. Certaines grèves ont failli même tourner à l'affrontement entre étudiants, comme c'était le cas en janvier dernier à la faculté des hydrocarbures. Les revendications des protestataires sont liées, entre autres, à la détérioration des conditions d'hébergement, la limitation d'accès aux études de master ainsi que le non respect des modalités d'application du système LMD.