La direction du FLN, à sa tête le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, fait un bilan des plus positifs de son regroupement à Béjaïa. « N'était le deuil qui nous a frappés en perdant tragiquement le militant Aziz Bouledjmar, nous aurions dit que l'université a été une véritable fête », a déclaré M. Belkhadem dans son discours de clôture, hier, au campus universitaire d'Aboudaou. Le militant est décédé suite à un accident de la route, sur le trajet qui devait le mener de Constantine à Béjaïa pour prendre part au regroupement. Son évocation et la minute de silence observée à sa mémoire ont été les deux éléments introducteurs d'une intervention axée entièrement sur l'hommage aux militants de base. « Ceux grâce à qui, le FLN a pu transcender les crises et reprendre les premiers rôles dans le pays », a encore clamé l'orateur, revendiquant fièrement une base militante que les autres formations politiques envieraient au FLN. Dans le même ordre d'idées, M. Belkhadem, rétorquant vraisemblablement à des critiques et autres commentaires médiatiques ciblant le parti ces derniers temps, s'est fendu d'une formule assez inédite à l'ex-parti unique : « Pas de zaïmisme au FLN. » Le mot tombe visiblement à pic chez nombreux militants qui se redressent dans les travées pour ovationner et se répandre en vivats. Un mot qui peut s'adresser aux partisans des anciens chefs de file, et dont l'absence tout au long du regroupement veut bien dire qu'il y a des morceaux qui ne recolleront pas au FLN. M. Belkhadem, quant à lui, confie miser sur l'énergie et l'engagement de la base, appelée d'ailleurs à entamer dès maintenant la mobilisation pour les batailles électorales futures. Des élections à gagner La perspective de la révision de la Constitution puis l'année 2007 avec son calendrier électoral sont des échéances que la base doit activement préparer, a recommandé le patron du parti qui ne veut rien de moins que le maintien du FLN comme « première force politique dans le pays ». Le même mot d'ordre est adressé aux élus, investis de la responsabilité de remplir des mandats qui doivent être « exemplaires », et surtout disposés à servir le citoyen. Un discours dirigé vers les militants en somme et qui a tendu à donner du FLN l'image d'un parti qui a recouvré sa cohésion. L'autre message sur lequel les organisateurs de la cérémonie semblent avoir investi, c'est le retour du FLN dans la région de Kabylie. Dans la matinée, M. Belkhadem a été ainsi à la tête de la délégation qui a visité la localité d'El Kseur, pour « inaugurer » la permanence ouverte par le sénateur A. Tazdaït. Un bureau dont l'ouverture a été annoncée par le concerné il y a quelques mois. Les handballeuses de la Jeunesse sportive d'Aouzellaguen, commune dont dépend le village historique d'Ifri, ont par ailleurs été de la partie à la cérémonie de clôture pour remettre des présents au président de la République, au secrétaire général du FLN et aux ministres du parti. Le club, l'un des plus performants dans le pays, et l'ayant représenté plusieurs fois dans des compétitions continentales, souffre le martyre chaque année en raison d'une trésorerie des plus étiques. Hier, les jeunes sportives ont juste rappelé à Djamel Ould Abbas, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, de tenir sa promesse d'affecter un bus au club, entre deux envolées lyriques dédiées à la gloire du FLN. Enfin, M. Belkhadem a annoncé que l'ouverture d'une faculté de médecine à l'université de Béjaïa sera effective « conformément aux orientations du président de la République », dès la prochaine rentrée universitaire. Quelques instants auparavant, ce facétieux militant de Saïda, décidément doué pour capter les directions subtiles des vents qui peuvent traverser des manifestations de ce genre, avait trouvé impératif d'accorder tout l'intérêt qu'il faut à la wilaya de Béjaïa.