Empêchés d'accéder au siège de l'APC depuis le 21 septembre 2014 par une coordination de plusieurs villages de la commune d'Azazga (37 km à l'est de Tizi Ouzou), les élus locaux ont pu rejoindre leurs bureaux ce dimanche 15 mars sous la protection d'un important dispositif de police. Des forces antiémeutes ont pris position au centre-ville dès l'aube et ont pourchassé les premiers animateurs du mouvement de protestation arrivés en début de matinée autour du siège de l'APC. Deux arrestations ont été opérées parmi les animateurs de la coordination des villages. Suite à l'opération de police qui a permis de réinstaller les membres de l'APC, un rassemblement de citoyens s'est formé durant la matinée devant le siège de l'édifice communal. De nombreux fonctionnaires de la mairie ayant déserté leurs bureaux s'étaient mêlés à la foule encadrée par un dispositif de police. La décision des autorités de recourir à la force publique pour faire réintégrer les élus locaux dans leurs fonctions est intervenue suite à la mobilisation d'un deuxième mouvement de protestation qui a organisé une marche mardi dernier, réclamant le retour des élus et menaçant de fermer le siège de la daïra. Les comités de village qui s'étaient mobilisés en septembre dernier remettent en cause la gestion des affaires de la collectivité locale en soulevant notamment la question du squat du patrimoine foncier. Bien que la crise dure depuis près de six mois, les pouvoirs publics ont préféré temporiser, observant l'évolution des rapports de force entre groupes de citoyens avant d'actionner les prérogatives de l'administration et de réquisitionner les forces de police. La gestion du risque d'embrasement a toujours conditionné l'action des autorités dans ce dossier mais le climat demeure lourd ce dimanche au chef-lieu de la commune où une partie des commerçants a baissé rideau.