Les élèves sont, à partir d'aujourd'hui, en vacances, mais ils sont des milliers à ne pas avoir passé les compositions du deuxième trimestre, en raison de la grève du Cnapest-e qui dure depuis plus d'un mois. Les assurances du ministère, avec des mesures de récupération des cours, sont loin de dissiper l'inquiétude des élèves et de leurs parents. Selon le ministère de l'Education nationale, 1422 établissements scolaires sont touchés par ce mouvement de protestation. «Ce nombre concerne aussi bien les établissements où le taux de suivi est important que ceux où l'on peut trouver un seul gréviste», précise-t-on au ministère de l'Education. Ce département a laissé le soin aux chefs d'établissement scolaire de décider du calendrier des évaluations trimestrielles. «C'est aux directeurs de lycée et autres établissements concernés de décider des mesures à prendre pour organiser les compositions trimestrielles, de leur date et même de leur annulation conformément aux textes en vigueur», précise le département de Nouria Benghebrit. L'Association nationale des parents d'élèves, qui appelle à la reprise du dialogue et à une solution «définitive» avec le Cnapest-e, estime que l'annulation des compositions pour les élèves du secondaire est «la solution appropriée, dans le respect de la réglementation, puisque cette situation a été prévue par les textes en vigueur», explique son président, Khaled Ahmed. L'Association préconise aussi de faire appel aux contractuels pour gérer ce retard, «le temps que le Cnapest-e se décide enfin à mettre fin à son débrayage. La ministre doit annoncer des mesures concrètes avant la fin de la première semaine des vacances de printemps pour rassurer les parents d'élèves», affirme M. Khaled. L'option de l'annulation des compositions du deuxième trimestre compromettra l'application de la fiche de synthèse prévue pour l'orientation des bacheliers de 2015. La fiche de synthèse, qui implique le calcul de toutes les moyennes obtenues lors du cursus secondaire, est ainsi renvoyée aux calendes grecques. Il faut souligner que les mesures prises dans certains établissements concernant le remplacement des enseignants grévistes par leurs collègues pour assurer le déroulement des compostions ont été rejetées en bloc par les élèves, qui ont opté pour le boycott de ces épreuves. Le chamboulement des évaluations trimestrielles n'inquiète pas seulement les élèves et leurs parents. Des enseignants estiment que «quel que soit le moyen de récupération des cours pour lequel opteront les responsables du secteur, le retard reste énorme et risque, cette année encore, de porter préjudice à la valeur du bac». Selon le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), «seulement 70% du programme ont été réellement effectués, et ce, quelle que soit la manière dont on procédera pour le rattrapage des cours», explique Nadir Achour. Ce syndicat organisera d'ailleurs samedi son conseil national pour dégager des propositions et évaluer l'ampleur du retard.