Rien ne va plus au niveau des établissements scolaires, notamment ceux du secondaire, où le taux de suivi de la grève déclenchée par la Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) est relativement élevé, au grand dam des élèves et de leurs parents. En effet, alors que dans certains établissements, les compositions ont débuté, dans d'autres, les élèves attendent la programmation des examens sanctionnant la fin du trimestre. Les parents sont très inquiets quant aux conséquences de ce débrayage qui a généré une perte de 60 heures de cours. La confiance est rompue et les parents s'élèvent contre la prise en otages de leurs enfants. « Comment seront-ils évalués pour ce trimestre ? Allons-nous vers un trimestre blanc ou bien la raison va l'emporter et nos enfants renoueront avec l'école ? », se demande la maman d'une jeune fille inscrite en première année au lycée Frantz-Fanon. La dame est doublement inquiète car l'administration lui a signifié la probable programmation des compositions le 19 mars prochain, soit à la veille des vacances de printemps. « Nos enfants sont censés composer durant trois jours », a-t-elle expliqué. Ce bras de fer qui oppose le ministère de l'Education nationale et les syndicats est également décrié par une mère dont le fils est scolarisé dans un établissement situé à Bab Ezzouar. Elle estime que « cette grève porte préjudice à la scolarité des enfants et contribue à la déperdition scolaire ». L'inquiétude est d'autant plus grande car le Cnapest a décidé de boycotter les examens du deuxième trimestre qui ont commencé hier. Même inquiétude chez les associations. « Nous appelons le Premier ministre à mettre un terme à cette situation », a lancé la présidente de la Fédération des parents d'élèves de la wilaya d'Alger, Khiar. « La élèves vivent un véritable problème et l'inquiétude des parents est justifiée », ajoute-t-elle, estimant, toutefois, que le retard est rattrapable. Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled, a affirmé la réception, hier, de requêtes et de réclamations de parents d'élèves sur le non-déroulement des compositions et le report des épreuves à la fin mars. Le problème s'est aggravé avec l'impossibilité de préparer un sujet unique. Et pour ne rien arranger, les enseignants protestataires demandent à leurs collègues non grévistes d'organiser les épreuves mais de ne pas corriger les copies. « La situation est préoccupante, voire inquiétante », juge Khaled. Il demande, dans ce sens, à la ministre de l'Education nationale « d'engager les retraités ou les contractuels pour organiser les compositions ». Ahmed Khaled, qui estime que les « revendications des grévistes ne nécessitent pas des actions aussi radicales », appelle le président de la République à changer l'article 57 de la Constitution pour interdire les grèves dans les secteurs de l'éducation et de la santé. En attendant, le moral des élèves est mis à rude épreuve. Souhila Habib