La crise de logement, qui frappe de plein fouet la ville industrielle de Skikda, est sans conteste aggravée par des milliers de bâtisses vétustes qui touchent principalement le centre-ville et qui sont appelées à disparaître, en témoignent les expertises du CTC qui ne cessent d'attirer l'attention sur la précarité de certains immeubles et partant la dangerosité qu'ils représentent. Le cas des familles habitant à l'intersection entre les rues Kaddour-Bélizidia et Chabane-Rammouche est doublement pénalisant. Car, outre la fragilité de l'immeuble insalubre qu'elles habitent et qui risque de s'effondrer à tout moment, elles font face à une terrible situation d'être voisins à une maison close. C'est d'ailleurs la principale préoccupation de ces sept familles qui se sont adressées à nous pour crier leur détresse. L'expertise du CTC établie en 1995 ne laisse aucun doute sur la précarité de cet immeuble menaçant ruine. Murs porteurs, cloisons intérieures et faux plafonds fissurés, cloisons et voûtes de balcons instables, poutrelles métalliques rouillées, affaissement du plancher, étanchéité défectueuse, toiture en tuile complètement détruite, infiltration des eaux pluviales et des WC… non fonctionnels, tel est le constat amer du CTC en 1995. En 2009, le constat est bien entendu plus dramatique et les sept familles de cet immeuble vivent comme les ancêtres des Gallois, elles ont peur que le ciel tombe sur leurs têtes. Une mère de famille, A. R., qui habite cet immeuble à 15 mètres de la maison close était même gênée de nous raconter son désarroi et surtout inquiète pour ses filles et fils de côtoyer le milieu du plus vieux métier du monde. Elle dit même qu'elle et les familles de cet immeuble sont même boudées de leurs proches qui évitent de se rendre à cet endroit peu recommandable. À juste titre, ces familles qui veulent vivre la chaleur des visites familiales ont frappé à toutes les portes y compris celle du ministère de la Solidarité mais ne trouvent jusque-là pas d'écho. Ces familles méritent bien des logements du moins du point de vue humain. Sachant également que des centaines d'autres vivent la même situation de précarité comme ces 4 familles qui logent depuis deux ans sous des tentes dans une zone infecte et dont l'une est composée de deux jeunes hommes frères non voyants. Boukarine A.