Intimement lié à l'olympisme algérien, Mustapha Berraf, qui est à son 4e mandat à la tête du COA, s'apprête à organiser l'assemblée générale ordinaire le 4 avril prochain. Il a bien voulu répondre à nos questions et a aussi abordé d'autres sujets d'actualité. Avez-vous l'impression d'avoir concrétisé une partie de votre programme après ces deux années passées à tête du COA ? Les grands axes qui s'articulent autour de la bonne gouvernance et la mise en place d'une gestion efficiente, la mise en place de mécanismes engendrant le sport à la portée de tous, la promotion du sport d'élite basée sur les performances, la promotion du sport féminin à tous les niveaux, auront été les quatre grands objectifs atteints. Notre principale ligne directrice consiste à se réunir et à se rassembler autour des projets communs et des plans d'action stratégiques qui contribuent au renouveau du sport et de l'olympisme en Algérie.
Connaissez-vous à présent les attentes des sportifs algériens vis-à-vis du COA ? Etre élu pour présider aux destinées de notre Comité olympique et sportif signifie ne ménager aucun effort pour inscrire notre démarche commune dans le cadre de l'amélioration continue dans tous les domaines avec un esprit de responsabilité, une assistance et une implication qui sont les seules garantes de l'atteinte des standards universels, et surtout la réponse aux vastes exigences du sport et de l'olympisme. Animés de cet esprit, nous avons établi, en premier lieu, des relations sincères et durables avec les instances ministérielles et les fédérations, dont l'unique objectif est l'intérêt national. Nous nous rapprochons le plus étroitement possible de l'ensemble des fédérations sportives pour contribuer à l'émergence et à la préparation olympique optimale de notre élite sportive si chère à nos compatriotes. Cette élite sportive, masculine ou féminine, bénéficie au demeurant de la part du ministère des Sports; dans le respect de la Charte olympique, d'une attention toute particulière dans sa promotion, son soutien, sa prise en charge matérielle et morale, ainsi que de son avenir post-sportif. Le champion olympique, Taoufik Makhloufi, s'est plaint justement de l'absence de prise en charge, au moment où il se prépare pour les JO. Je sais que le cas de notre champion olympique Makhloufi est définitivement réglé. Il y avait eu un malentendu qui a été rapidement résolu. La préparation de cet athlète de haut niveau, qui bénéficie naturellement du soutien de l'Etat, doit obéir à des règles, c'est-à-dire sur présentation d'une demande dûment établie et signée par sa fédération sportive. La réglementation doit être respectée impérativement et la bonne gouvernance doit être de mise pour les sportifs, que ce soit avant ou pendant les manifestations sportives. Qu'en est-il du sort de la médaille olympique de Zaoui ? Au risque de me répéter, je n'ai jamais reçu cette médaille de la part de M. Zaoui et je ne l'ai jamais reçu dans mon bureau. Je vois mal ce que je pourrai faire avec une médaille que je n'ai pas gagnée et pour quel usage, à part de la reverser au musée olympique. Je me contente des médailles que j'avais gagnées à la sueur de mon front et dont je suis particulièrement fier. J'aurai souhaité plutôt qu'il raconte toutes les actions qui avaient été initiées en sa faveur par le COA, comme la prise en charge de sa personne et toute sa famille, le transport aérien et l'hébergement tout compris dans un grand hôtel de la capitale, pendant près d'un mois, sans oublier d'autres actions. Pour revenir à cette médaille que vous venez d'évoquer, sachez que nous avons sollicité le CIO, qui a bien voulu à titre exceptionnel, la reproduire à nouveau et nous la lui remettrons dès sa réception. Je considère que cet incident «imaginaire» est clos. Et cet autre incident entre vous et le président de la CAF, Issa Hayatou, est-il définitivement clos ? Ecoutez, franchement je ne veux plus revenir sur cette histoire et vous m'en excuserez. Dans cette affaire, j'ai fait ce que ma conscience m'a dicté. Je crois sincèrement ne pas avoir failli à mon devoir. Que l'on sache, cependant, que je dispose avec toute fierté de toutes mes libertés, en particulier celles de m'exprimer du fait que c'est l'AG du sport et l'olympisme algérien qui m'ont choisi pour diriger des activités. Je souhaite sincèrement que la CAN soit attribuée à notre pays et j'espère que ce que vous appelez incident sera profitable à la FAF. Les JO de Rio pointent à l'horizon, quelles sont vos ambitions concernant les chances algériennes ? La préparation et les résultats sont exclusivement du ressort des fédérations sportives sous la tutelle du ministère des Sports, bien que la loi algérienne nous confère des prérogatives en la matière. Donc, la responsabilité leur incombe entièrement. Nous allons les accompagner. C'est ce à quoi nous nous sommes entendus. Le sport scolaire et le sport universitaire ne bénéficient plus de moyens et d'attention. Ils ne constituent plus ce réservoir d'antan, qui alimentait les équipes nationales. Le COA est resté muet face à ce chaos. Le sport scolaire mérite une attention particulière. Une harmonie totale entre le ministère des Sports et celui de l'Education nationale devrait régner. Ces deux institutions doivent s'associer pour créer un dispositif qui permettra aux jeunes de pratiquer librement la discipline sportive de leur choix. Pour ce qui est du sport universitaire, je considère que cette catégorie de la population algérienne avait été trop souvent livrée à elle-même. Dans le passé, il y avait eu même des falsifications sur les licences de certains athlètes sur le niveau universitaire, juste pour permettre à des sportifs de représenter notre pays dans les manifestations sportives universitaires internationales. Enfin pour développer le sport universitaire, il faut à présent ouvrir les portes des installations sportives que les pouvoirs a construites dans tout le pays, y compris dans les wilayas du Sud, afin d'encourager la pratique sportive chez les étudiantes et les étudiants d'abord, et ensuite affecter un encadrement adéquat pour ces universitaires désirant pratiquer le sport.
Avez-vous suivi le feuilleton du joueur Nabil Fekir, dont les parents sont originaires de la commune de Menaceur, , wilaya de Tipasa ? Je pense qu'il y a eu trop de bruit autour du choix d'un homme libre, qui voulait endosser les couleurs d'un pays qu'il a choisi. Néanmoins, je pense qu'il faut tout de même considérer que c'est un enfant de l'Algérie, dont nous sommes fiers, comme nous l'avons été avec Zinedine Zidane. Confirmez-vous que MM. Lehbiri et Djouad vont recevoir l'ordre du Mérite lors de l'AG du COA ? En effet, outre le fait que ces deux personnalités ont tant donné au sport algérien, ils ont été toujours parmi les précurseurs du sport national ainsi que les mentors de nombreux champions algériens. Une grande dame rejoindra ces deux personnalités. Il s'agit de la première championne méditerranéenne, l'athlète Nacéra Zâaboub. Par conséquent, nous sommes fiers de ces enfants algériens, de leurs riches et généreux parcours. On vous laisse le soin de conclure cet entretien? La première moitié du mandat en cours du COA s'est déroulée dans de parfaites conditions, marquées par le fair-play, le respect et la sérénité. Cela dénote le haut niveau de responsabilité qui a animé tous les responsables des fédérations sportives et l'ensemble des membres de l'AG du COA. Nous sommes convaincus que le redressement du sport algérien est une affaire qui concerne tout le monde, depuis le joueur jusqu'au supporter en passant par les encadrements techniques et administratifs, les médias et les institutions de notre pays. Toutes les compétences, quel que soit leur niveau, doivent être mises à contribution. D'ailleurs, je profite de cette occasion pour lancer un appel à tous les acteurs du sport algérien, afin qu'ils redoublent d'efforts dans leurs missions, surtout travailler dans la sérénité pour hisser fièrement plus haut l'emblème de notre pays lors de la participation de nos athlètes dans les compétitions internationales.