Par Mohamed Touileb Pour son 4e mandat à la tête du COA, celui qui a été élu avec 104 voix aura, à n'en pas douter, la mission dure et difficile à accomplir vue la situation actuelle du sport algérien et les déconvenues enregistrées lors des dernières participations aux différentes manifestations sportives, particulièrement sur le plan international. Pour mener à bien sa mission, Berraf souhaite : «réussir un programme de bonne gouvernance et faire en sorte que les fédérations puissent faire leur travail convenablement». L'ancien président de la Fabb a tenu à affirmer qu'il n'est pas venu en sauveur, écartant le fait qu'il soit l'homme providentiel: «pour moi l'homme providentiel n'existe pas, il y a eu une situation favorable et une ambiance adéquate pour les élections. J'ai décidé avec mes collaborateurs de mettre un programme pour bien mener notre mission. Ça sera un travail d'équipe», a-t-il insisté. Le président du COA a, ainsi, programmé la mise en place d'un dispositif pour la propagation des valeurs de l'olympisme dans le milieu éducatif : «ce programme est une reprise de ce que nous avons entrepris lors de mon dernier mandant (2005-2009). C'est à l'image de ce qu'ont fait les Espagnols. Ça a bien marché pour eux et nous comptons le relancer à partir de la prochaine année en collaboration avec le ministère de l'Education et de l'Enseignement». La femme semble aussi retrouver un peu plus d'estime, de confiance et d'une meilleure attention dans l'environnement sportif algérien selon M. Berraf : «l'élection de deux championnes olympiques (Hassiba Boulmerka et Nouria Bénida Merrah ndlr) pour le comité exécutif est une victoire pour la femme algérienne. C'était à l'encontre des statuts du COA (seule une représentante féminine doit figurer parmi les 13 membres) mais après avoir saisi le CIO, qui n'y a pas vu d'objection, la décision a été approuvée par l'AG». À l'issue de l'AG extraordinaire deux autres femmes ont intégré l'AG. Il s'agit de Baya Rahouli (athlétisme) et Narimane Madani (Volleyball). Pour ce qui est de l'autonomie de son instance, il dira «qu'il y a une Charte du CIO adoptée sur le libre fonctionnement de l'instance», ajoutant que «les pouvoirs publics donnent des subventions et peuvent demander des comptes et c'est pour cela qu'on signe des cahiers de charges lorsqu'on les perçoit». Concernant les prochaines échéances sportives, les Jeux Méditerranéens qu'abritera la Turquie (juin) et les Jeux Islamique au mois d'octobre (Indonésie), le premier homme du COA trouve que «les délais impartis pour le juger en cas d'échec sont courts puisqu'il a été fraichement élu», tout en espérant que l'opinion publique «ne l'accablera pas» et que les athlètes algériens relèveront le défi et feront mieux que lors de la dernière édition. En outre, M. Berraf est intervenu rapidement sur l'affaire du jeune algérien de 14 ans, Islam Khoualid : «c'est une affaire pénale, elle est en justice et le juge prendra une décision en tout âme et conscience», l'ex basketteur international soulignant tout de même que «le président de la fédération de voile, le consulat algérien ont fait ce qu'ils avaient à faire». Cependant, le grand objectif restera les Jeux Olympique de Rio-2016. Le seul médaillé lors des derniers JO de Londres a été évoqué dans ce débat, en l'occurrence Toufik Makhloufi, qui se prépare en Ethiopie après la décision du Kenya de fermer ses portes pour les athlètes étrangers. Contrairement à ce qui a été relayé dans la presse, le médaillé d'or du 1 500m «n'est pas livré à lui-même et a bénéficié de tous les moyens nécessaires pour sa préparation», signalera à cet effet le conférencier. Amar Bouras, le président de la FAA et membre du comité exécutif du COA est intervenu à son tour pour d'autres éclaircissements à ce sujet en niant que l'athlète ait agi seul. M. Berraf a aussi dénoncé le fait que certains athlètes médaillés lors des JO de Pékin soient à l'arrêt : «Quand on a gagné une médaille de bronze olympique, on doit s'entraîner plus afin de réaliser un meilleur résultat lors des jeux suivants.» Enfin, M. Berraf a lancé un appel pour les responsables du sport national, en avertissant : «on a accusé un énorme retard pour les raisons que tout le monde connait. On ne doit pas juste faire des efforts mais nous sommes obligés aussi de les redoubler». Des promesses et des intentions en attente de concrétisations pour que l'Algérie retrouve les devants du sport mondial. M.T