Plusieurs citoyens ont exprimé leur mécontentement quant à la fermeture de certains centres de santé à 16h. Pourquoi cet horaire ? Avant tout, je dois dire qu'au niveau de la wilaya d'Alger, il existe 10 Etablissements publics de santé de proximité (EPSP), qui sont sous la coupe des polycliniques et des salles de soins. Pour les premières, nous avons deux types : des polycliniques qui travaillent 24h/24h. Appelées points de garde, nous en avons 34 dans la capitale. Le 2e type est constitué des polycliniques qui assurent un service jusqu'à 20h. Seules les salles de soins ouvrent de 8h à 16h et 5 jours par semaine. A la tombée de la nuit, les patients sont reçus dans les points de garde ou carrément dans les EPH ou les CHU. Donc, en fin de compte, les établissements qui ferment à 16 heures — des horaires fixés par la Fonction publique — n'offrent que des petits soins pour éviter au citoyen de se déplacer pour de petits «bobos», tels que les injections, un changement de pansement, une consultation médicale assurée par un généraliste et à un degré moindre la vaccination. Pour des consultations plus poussées, le malade doit se rapprocher de la polyclinique qui se trouve dans la localité de sa résidence. Justement, cette notion de proximité a eu un impact appréciable chez le citoyen et les chiffres enregistrés l'année passée comparés à ceux de l'année d'avant le confirment. En 2014, nous avons enregistré 1,2 million de consultations dans ces points de garde, contre 757 000 en 2013. Cette nette augmentation est enregistrée malgré le déficit en personnel. Justement, qu'en est-il des carences déplorées au niveau des différents centres de santé en matière de médecins spécialistes et autres personnel médical et paramédical ? Comme je viens de le mentionner, nous accusons un déficit en matière de ressources humaines. Il ne s'agit pas de personnel médical, mais plutôt du paramédical, plus précisément des manipulateurs radio. C'est à ce niveau que nous ne pouvons pas répondre favorablement à la demande des citoyens. Toutefois, nous avons essayé de nous organiser dans le sens où nous devons doter chaque EPSP d'un plateau technique et ainsi centraliser les ressources humaines qui existent. Donc, l'unique raison qui oblige le patient à se déplacer vers une autre structure est la disponibilité d'un plateau technique de radio et du personnel pour la manipulation. Comme il y a une certaine disparité entre les manipulateurs radio, nous sommes en voie de créer au moins un pôle de radio dans chaque EPSP. Ceci s'inscrit aussi dans le souci de diminuer la pression sur les EPH et les CHU. Cette mesure est prise en attendant la sortie des prochaines promotions de personnel paramédical qui devra faire disparaître ce problème. Si tout se passe comme nous le souhaitons, d'ici l'année prochaine la notion de déficit sera rayée de nos établissements de proximité. Qu'en est-il de l'insécurité déplorée dans plusieurs établissements de santé dans la capitale ? Ce problème n'est pas spécifique à la capitale. M. le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a récemment ouvert ce chantier. Une commission composée de plusieurs responsables de différents secteurs est en train de travailler afin de trouver la meilleure solution à ce problème. Des visites sur le terrain sont faites et les insuffisances relevées. Cette commission a écouté le personnel et vérifié le plan de sécurité à l'intérieur des établissements de santé visités. A travers tout cela, un diagnostic sera posé et une feuille de route suivra pour mieux sécuriser ces structures. La sécurité du patient et du personnel soignant est une priorité majeure du ministère de la Santé. Quelles sont les dispositions prises pour remédier au manque d'infrastructures de santé dans les nouvelles cités de la capitale ? Effectivement, plusieurs projets sont prévus dans ces nouvelles localités fraîchement habitées. Justement, à partir du mois d'août prochain, 16 chantiers vont être lancés. La plupart de ces infrastructures hospitalières sont localisées dans les nouvelles cités, entre autres Chaïbia dans la commune de Ouled Chebel, Heuraoua dans celle de Aïn Taya, Mohammadia, Souidania et bien d'autres. Elles s'ajouteront aux 9 polycliniques que nous allons réceptionner au cours de cette année dans les communes de Beni Messous, Draria, Bab El Oued, Baba Hassen, El Harrach, Kouba, Baraki, Tessala El Merdja et Birtouta. Cela, sans compter les 4 polycliniques mises en service en 2014. Toutes ces polycliniques vont travailler 24h/24h et 7j/7j et formeront une ceinture sur tout le territoire de la capitale pour une meilleure prise en charge les populations installées dans ces nouvelles cités.