Une situation fort pénalisante pour les patients astreints à de longs déplacements pour une simple consultation. De nombreuses structures de santé éparpillées à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa sont confrontées à un véritable déficit en personnel médical et paramédical. Ces dernières années, les médecins, infirmiers et autres techniciens de santé ont été tentés par le départ sous d'autres cieux. De plus la baisse de formation dans ce crénau a fait que le déficit s'est aggravé au fil du temps. Résultat des courses: les salles de soins et hôpitaux se sont retrouvés avec un personnel réduit au strict minimum; la prise en charge des malades a pris un sérieux coup au point que souvent des citoyens s'en plaignent de façon périodique. Le constat est là et n'a pas échappé aux autorités de wilaya qui cherchent présentement à y remédier. Ainsi, la dernière décision prise par la wilaya de réhabiliter l'école paramédicale de la commune de Béjaïa s'inscrit avant tout dans cette optique. Une réhabilitation devenue même une nécessité sachant que le programme quinquennal 2010-2014 a doté le secteur de la santé d'une enveloppe financière de 12 milliards de DA pour la réalisation, entre autres, d'un hôpital de 500 lits pour le CHU, 4 polycliniques, et l'aménagement et équipement des structures de la santé au niveau des communes. Des réalisations qui exigent un personnel médical et paramédical qualifié. Si pour le personnel médical, le dénouement existe avec l'ouverture il y trois ans de la faculté de médecine à l'université Abderrahamane-Mira de Béjaïa, il n'en est pas de même pour le personnel paramédical. L'Ecole paramédicale d'Aokas ne suffit pas à combler le vide laissé par ces départs successifs à l'étranger. A la wilaya de Béjaïa on a donc pensé à relancer la formation dans ce métier. C'est ainsi que l'Auberge des personnes âgées, (l'hospice) gérée jusque-là par la commune de Béjaïa, retrouvera sa vocation initiale. D'ailleurs, le transfert des occupants a commencé depuis lundi dernier. Il reste le problème de trois familles à recaser. Pour revenir au déficit de personnel au niveau des structures de la santé, le constat fait au niveau des 5 communes dépendantes de l'Etablissement public de soins de proximité (Epsp) de Sidi Aïch, est assez éloquent en la matière. Dans cette région, les établissements de santé, situés en zone rurale, sont réduits à fonctionner à temps partiel. Une situation qui pénalise les patients astreints à de longs déplacements pour une simple injection ou un pansement. En outre, certaines unités de soins n'exercent que trois jours par semaine: Semaoun (Chemini), Mezgoug et Ath Chetla dans la commune de Tibane. En fait, dans ces contrées, les médecins du service public assurent à la fois les consultations au niveau de la polyclinique du chef-lieu et des unités de soins des deux villages. A Timezrit par exemple, le médecin travaille par intermittence à la polyclinique de la ville et l'unité de soins du village Amssioun. Provisoirement, l'administration de la santé a recours de manière exagérée aux séances de garde, qui risquent à la longue de soulever la colère du personnel en place.