L'association culturelle Amusnaw de la wilaya de Tizi Ouzou a mis en place, depuis quelque temps, une cellule d'écoute pour les femmes et enfants victimes de violences. Cette initiative est menée en collaboration avec le Collectif de femmes du printemps noir. Le travail de la cellule d'écoute est financé par une ONG américaine, le Fonds pour les droits humains mondiaux. Des avocats bénévoles apportent leurs contributions, et selon leur disponibilité en tant que conseillers juridiques pour les femmes victimes de violences, surtout conjugales. Chaque lundi, la cellule d'écoute organise une rencontre entre ces personnes maltraitées et un psychologue qui les aide à surmonter leurs difficultés. Selon Melle Moussaoui Ferroudja, chef du projet Cellule d'écoute, les cas graves et d'extrême urgence sont évacués dans des centres d'accueil à Alger et dans d'autres régions du pays, dans la discrétion totale. Depuis le début du mois de juin dernier, plus d'une cinquantaine de cas ont sollicité l'aide de la cellule d'écoute qui opère du samedi au mercredi. Une ligne téléphonique a été également mise en service pour les personnes qui n'osent pas se présenter au siège de l'association, sise à l'immeuble de l'OPGI de Tizi Ouzou. La moyenne d'appels reçus par jour est de dix. La plupart d'entre eux sollicitent des conseils juridiques, précise notre interlocutrice. « Nous avons eu des cas gravissimes où se sont les enfants qui agressent leur maman à la moindre occasion. Mais elles n'osent pas réagir par peur de représailles ou à cause des tabous qui paralysent notre société », dénonce Melle Moussaoui qui déplore « la non prise en charge sérieuse des plaintes déposées par les victimes d'agressions auprès des services de la police ». La cellule d'écoute édite un bulletin mensuel, dénommé Izerfan (les droits) où elle défend le droit à la citoyenneté et l'égalité entre les hommes et les femmes.