Le projet de réhabilitation du foncier immobilier de la capitale date de plus de 10 ans. Ce n'est qu'au mois de février 2014 que les opérations de restauration des immeubles du centre historique d'Alger ont réellement commencé. Depuis cette date, la cadence des travaux est très lente par rapport aux délais annoncés au lancement des chantiers. Plusieurs contraintes sur le terrain entravent l'avancement des travaux qui concernent dans leur globalité 792 immeubles dans les boulevards du centre de la capitale, à savoir les boulevards Zighout Youcef, Krim Belkacem, Frantz Fanon, Didouche Mourad, Mohamed V, docteur Saâdane, Hassiba Ben Bouali, Colonel Amirouche, Asselah Hocine et Larbi Ben M'hidi. Pour Guida Abdelkader, 1er responsable de la direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers Alger (DARQ), l'avancement du chantier est estimé à 45%. «Nous rencontrons beaucoup d'obstacles sur le terrain, explique-t-il. Les réseaux électriques et téléphoniques empêchent l'installation des échafaudages. Le projet de leur enfouissement est toujours en cours, mais il constitue un véritable obstacle pour l'avancement de nos travaux». Pour rappel, le projet d'enfouissement des câbles électriques et téléphonique date de plusieurs années. Une enveloppe d'un montant de 1,393 milliard de DA a été débloquée à cet effet. D'après notre interlocuteur, l'occupation illicite des terrasses et des caves des immeubles concernés empêche les entreprises engagées de poursuivre leurs travaux. «Tant que ces extensions illicites sont toujours là, il nous est impossible de refaire l'étanchéité et de réfectionner la toiture», ajoute-t-il. Dans ce sens, une 1re opération de relogement de ces habitants des caves et des terrasses a déjà été lancée par la wilaya d'Alger. 431 familles ont été relogées, libérant les caves et les terrasses de 4 sites. En plus, l'absence d'un cadre juridique définissant les procédures à suivre et la multiplication des intervenants dans ce projet ont participé à cette lenteur de la cadence des travaux. Un exemple patent : les 20 immeubles concernés par cette opération de lifting à la rue Didouche Mourad ne sont qu'à une taux d'avancement de 2%. Il en est de même pour 20 autres sis au boulevard Mohamed V, qui ne sont qu'à près de 4% d'avancement. Lancés en juin 2014, ces travaux devaient être achevés en mars dernier. A voir le rythme des travaux, le chantier ne sera pas achevé avant la fin de l'année en cours. Rappelons que le projet en question consiste en la réhabilitation des terrasses, des toitures et des balcons. Il y a lieu de revaloriser le cachet architectural de la façade de l'immeuble en restaurant tout ce qu'elle peut comporter comme mosaïque, céramique ou marbre pour arriver ensuite à la réfection de la peinture et de la ferronnerie en ôtant tout ce qui peut altérer cette façade, entre autres les paraboles et les climatiseurs. Les cages d'escalier sont aussi concernées par cette opération, où les marches et les rampes d'escalier et les ascenseurs seront réparés. Si un immeuble est fragilisé et nécessite un confortement, des travaux sont aussi programmés. Au rythme où vont les choses, ce projet aussi prestigieux et important qu'il soit n'est pas près d'être achevé de sitôt.