Des dizaines de citoyens de la commune de Sedrata ont marché vers le siège de la commune mercredi pour signifier aux élus de l'APC leur mécontentement quant-à la torpeur qui caractérise différents secteurs dans la deuxième ville de la wilaya de Souk-Ahras. Les manifestants n'ont pas lésiné sur les mots pour dénoncer l'immobilisme des autorités locales et l'état de stagnation du développement local qui a atteint ces dernières années la côte d'alerte. Joint par téléphone, certains parmi eux reprochent aux responsables tant au niveau communal que wilayal, des carences criardes dans la gestion des volets social et économique. «A Sedrata, les habitants baignent dans la gadoue malgré l'abondance, le chômage y est endémique, les demandeurs de logement vivent l'humiliation et tous ceux qui portent un projet productif sont soumis au diktat des recycleurs de la manne pétrolière qui prennent parfois l'allure de bureaucrates et souvent celle d'intermédiaires qui évoluent dans la proximité du semi-officiel». Quelques jours auparavant, les habitants de Ouled-Driss, l'une des cinq communes les plus pauvres d'Algérie avaient pris d'assaut le siège de la daïra pour demander le départ du chef de daïra qui aurait fait montre des années durant d'une arrogance manifeste à l' égard de la population locale. «Nous ne faisions que demander humblement que ce responsable nous écoute au sujet des problèmes multiples dans lesquels patauge cette contrée où la misère et la hogra ont atteint la démesure», a déclaré B.Brahim l'un des manifestants. A Mechroha, le blocage qui persiste depuis des mois exacerbe ses habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer par ces temps de discorde et de démission des élus de l'APC. «C'est une guerre sans merci entre deux chapelles et le citoyen lambda est au beau milieu d'un conflit qui n'a fait que trop duré», a avoué un commerçant local. A Oued-El-Kabarit, au moins une dizaine de familles ont quitté la commune pour s'installer définitivement dans la wilaya de Tebéssa, a-t-on constaté de visu. Prises entre disette et éloignement des grands centres urbains, ces dernières se plaignent d'un mal rongeant appelé chômage. «On fait souvent l'éloge de la politique locale en matière de logement et d'emploi, par le biais de la radio locale (…) voyez vous-même si le fameux projet d'une usine de transformation du phosphate et dérivée a été lancé, tel qu'annoncée tambour battant par les officiels (…) le logement pour nous ce sont ces tôles ondulées ou ces masures construites à base d'objets divers», a fait savoir Ahmed S. Aux communes de Safel-El-Ouidene, Ouled Moumen, Ragouba, M'daourouch … les citoyens revendiquent l'alimentation en eau potable, les routes, l'emploi, le logement… et surtout une équité dans la gestion des affaires de leurs cités.