La Confédération africaine de football (CAF), tenue de main de maître par l'indétrônable Issa Hayatou, a donné l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations de football 2017 au Gabon au détriment de la candidature de l'Algérie. Issa Hayatou en a décidé ainsi, torpillant le dossier solide de l'Algérie et humiliant le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour qui c'est un échec personnel cinglant. Grande déception chez les amoureux de la balle ronde en Algérie. Le pays n'organisera pas la CAN-2017, attribuée, hier au Caire (Egypte), en marge de la 37e assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), au Gabon. Pourtant, «logiquement», comme ne cessent de le répéter les analystes et les observateurs, le dossier algérien ne peut être concurrencé par ceux du Gabon et du Ghana, l'autre malheureux candidat. Même s'il y a des carences sur le plan infrastructurel, la situation est probablement beaucoup plus critique au Gabon. Les stades existants en Algérie et ceux en chantier pourront aisément répondre au cahier des charges de la CAF. De plus, le Gabon vient tout juste d'organiser une CAN, conjointement avec la Guinée équatoriale, en 2012. A croire que la désignation d'un pays hôte d'une Coupe d'Afrique ne répond pas toujours à des critères clairs et objectifs, mais obéit aussi à d'autres considérations. Cet «échec» du dossier algérien s'ajoute à celui déjà enregistré septembre de l'année dernière, lorsque la CAF avait attribué les CAN-2019, 2021 et 2023 respectivement au Cameroun, à la Côte d'Ivoire et à la Guinée, alors que l'Algérie était candidate pour les deux premières éditions. Il faut dire que ce «revers» était dans l'air. Au mois de février dernier, le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, avait indiqué que l'Algérie n'aura pas cette CAN, qui reviendra au Gabon. Dès le lendemain, le ministre des Sports a réagi en déclarant que les affirmations du premier responsable de l'instance olympique ne sont que «pures spéculations» qui ne «servent en rien la candidature algérienne». Finalement, Berraf avait raison ; le déplacement de Tahmi en Egypte, pour «présenter les derniers développements du dossier algérien», a été vain. Les choses au niveau de la CAF ne se passent pas comme le veulent les partisans d'une gestion «conforme à l'éthique» des affaires footballistiques africaines. L'instance, que préside le Camerounais Issa Hayatou, n'a donné aucun détail relatif aux modalités de l'opération de vote effectuée par les 13 membres du comité exécutif de la CAF, notamment pour ce qui est du nombre de tours et de voix qu'a décrochés chaque pays. En somme, quelles que soient les circonstances exactes liées à l'attribution de cette CAN, l'Algérie devra attendre finalement 35 ans pour espérer organiser une deuxième édition. Il faut rappeler que le pays a organisé la Coupe d'Afrique une seule fois, c'était en 1990.