Le journaliste et romancier Chawki Amari, a dédicacé, mercredi dernier, son nouveau roman L'âne mort, paru aux éditions Barzakh, lors d'une rencontre avec la communauté universitaire de Tizi Ouzou organisée à l'initiative du département de littérature française. Le chroniqueur d'El Watan a, à l'occasion, déclaré, à l'auditorium de Hasnaoua et devant une assistance composée essentiellement d'enseignants et d'étudiants, que «la littérature et le journalisme mènent à tout. J'écris des livres pour sortir un peu de la chronique. Mon nouvel ouvrage est un peu scientifique et aussi un peu métaphysique». «Il décrit l'Algérie comme une société désorganisée et gagnée par une lourdeur incroyable», a-t-il ajouté avant de parler de la liberté d'expression. Selon lui, l'Algérie est moins libre aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Et pour étayer ses propos, l'orateur dira : «On est dans un cycle de fermetures. Il faut reconnaître qu'il y a fermeture dans le domaine syndical, politique…Tant que Bouteflika est là, la presse ne sera pas libre. Le système a compris que la prison ne dissuade pas les journalistes. Il frappe maintenant, au portefeuille. Il y a beaucoup d'amendes contre les journalistes et des menaces même contre les annonceurs privés pour ne pas donner leur publicité aux journaux comme El Watan et El Khabar», a-t-il souligné estimant que dans cinq à dix ans, si les lecteurs n'achètent plus les journaux, ces derniers se feront acheter pas des puissances financières. Interrogé sur la censure dans la presse, Chawki Amari précisera qu'aujourd'hui, «les lignes rouges se sont déplacées». «Avant, on pouvait parler de tout, sauf du DRS. Maintenant, c'est l'inverse», a-t-il laissé entendre.