L'Intervention des services de sécurité, mardi dernier, pour interdire la tenue du marché hebdomadaire en application d'un arrêté du wali (n°859), établi sur la base d'une délibération de l'APC datant de l'an dernier et relative à la révision des clauses de la convention dans le sens de la limitation du marché hebdomadaire à deux jours, soit le mardi pour le bétail et le vendredi pour les commerces divers, a été différemment appréciée. Salutaire pour les commerçants locaux qui ont toujours dénoncé le fait que le marché hebdomadaire s'étale du lundi au vendredi en toute impunité, la mesure est jugée inapproprié par la majorité des consommateurs, tant elle intervient dans un contexte de rentrée sociale qui s'annonce chaud. En effet, vendredi dernier, peu de marchands ambulants, venus des autres wilayas, se sont conformés à la mesure. Interprété comme une grève de protestation, le fait a, semble-t-il, été provoqué par « l'entremise de bandes d'adolescents qui, armés de gourdins, ont sommé les marchands à plier leurs étales aux premières heures du matin », affirme un représentant notoire des commerçants. « Nous faisons face à une concurrence déloyale, due à la prolifération en toute impunité du commerce informel qui a fini par envahir tous les espaces de la ville ; des tonnes de produits de contrefaçon sont écoulés par des marchands ne disposant que de photocopies de registres du commerce et ne payent même pas un centime d'impôt. » Pour les consommateurs, particulièrement les petites bourses qui trouvaient dans le marché une manière de se soustraire au dikta d'une « poignée de commerçants » et au prix prohibitif pratiqués, les premiers a enfreindre les règles du marché sont les commerçants eux-mêmes. « Ils s'approvsionnent au marché hebdomadaire pour revendre au quintuple. Les conditions d'hygiène n'ont rien a envier à celles prévalant au marché. Du pain et des produits laitiers sont exposés à même les trottoirs non loin d'avaloirs nauséabonds », précise-t-on. A choisir entre le « diktat » des commerçants locaux et les désagréments causés par le marché hebdomadaire. Difficile à contrôler, tant les bas prix font bon ménage avec des trafics de tous genres, produits illicites et agressions. Des représentants de la société civile soutiennent que la solution idoine réside dans la délocalisation du marché pour en faire un marché inter-communal et répondre aux besoins quotidiens du chef-lieu de wilaya. La relance des marchés de proximité, dont la plupart sont restés innocupés depuis leurs création, est impérative. Outre l'impact en matière d'emplois, elle serait a même de mettre fin à la situation de monopole et infléchir les prix. Les commerçants devraient alors choisir entre baisser les prix ou les rideaux.