Quelque 57 patients atteints du sida, contre 54 en 2013, ont été traités en 2014 par le service des maladies infectieuses du CHU Benbadis de Constantine en plus de 14 personnes séropositives recensées. Un service qui reçoit les malades de plusieurs wilayas limitrophes dont Biskra, Mila, Oum el Bouaghi et Jijel à défaut de structures spécialisées dans la prise en charge des personnes vivant avec le virus dans plusieurs wilayas de l'Est. Sachant que seuls les hôpitaux de Sétif, Annaba, Batna en plus de Constantine (El Bir et Benbadis) traitent ce genre de pathologie. Selon le professeur Mokhtar Dalichaouche, chef du service des maladies infectieuses au CHU Benbadis, la majorité des malades sont âgés entre 25 et 49 ans. Des études soulignent d'autre part que le nombre de cas de sida chez l'adulte est en net accroissement depuis les années 1990. De 1985 à l'an 2000 une moyenne nationale de 110 nouveaux cas par an était recensée mais depuis 2010 une croissance exponentielle du nombre de nouveaux cas est relevée puisque l'on a recensé 434 nouveaux cas en 2012. Des chiffres très inquiétants qui ne reflètent pas toute la réalité puisque certains séropositifs ignorent qu'ils sont porteurs du virus et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de crainte de la stigmatisation. Les mêmes études indiquent par ailleurs que l'augmentation du nombre de séropositifs à l'échelle nationale qui était à titre d'exemple de 5381 cas en septembre 2011 et qui est passé en novembre de la même année à 6000 cas est une autre source d'inquiétude. Comment stopper la transmission du sida de la mère à l'enfant ? Pour ce qui est des enfants atteints du sida, leur nombre est en nette diminution à Constantine, précise le chef du service des maladies infectieuses du CHU Benbadis grâce notamment à un diagnostic et un traitement précoce qui ont amélioré considérablement les perspectives de survie des nouveau-nés exposés au VIH. Et de citer le cas du CHU Benbadis où sur toutes les naissances de mères séropositives, qu'a connues le service de gynécologie l'année passée, tous les nouveau-nés étaient séronégatifs. Et d'ajouter que : «la prévention des infections au VIH chez les femmes représente la première ligne de défense pour empêcher l'infection des nouveau-nés. Un diagnostic rapide et un traitement précoce améliorent considérablement les perspectives de survie des nouveau-nés exposés au VIH à condition que le dépistage pour les femmes enceinte soit systématique comme c'est le cas dans certains pays voisins même s'il ne s'agit pas de l'imposer mais de le proposer pendant la grossesse». S'agissant du traitement des malades sidéens au niveau du service de maladies infectieuses du CHU Benbadis, le professeur Dalichaouche affirme que la trithérapie a augmenté considérablement l'espérance de vie des malades atteints du VIH. Le traitement est disponible, selon lui, et il est entièrement pris en charge par l'Etat. «De nouveaux médicaments plus tolérés par les malades existent et nos patients en bénéficient en même temps que les malades des pays occidentaux», soutiendra-t-il, d'autre part. Pour ce qui est du volet prévention de la maladie, notre interlocuteur déplore que les centres de dépistage présents pourtant au niveau de toutes les wilayas ne sont malheureusement pas toujours fonctionnels.