Le Cnes menace d'une grève illimitée en mai prochain. Le bras de fer opposant les syndicats de l'enseignement supérieur à la tutelle est loin de connaître son épilogue. Les syndicalistes ne comptent pas lâcher prise. Ils comptent observer deux journées de protestation les 17 et 18 avril prochain, soit une semaine après la reprise. Moult fois brandi par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), le mouvement de protestation est initié, cette fois-ci et pour la première fois, par la Coordination nationale des syndicats et associations de l'enseignement supérieur. Celle-ci regroupe cinq syndicats, à savoir le Cnes, le syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, le syndicat national des professeurs et docents, l'association nationale des professeurs et maîtres de conférence ainsi que le syndicat des chercheurs permanents. «La proposition de la coordination sera discutée lors de la réunion du conseil national du Cnes qui se tiendra les 23, 24 et 25 du mois en cours à l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Mais le principe de l'action de protestation est retenu puisque le Cnes avait déjà programmé une action de contestation pour le mois d'avril», a déclaré M.Boukaroura, secrétaire général du Cnes, joint hier par téléphone. Il précise, à ce propos, que cette décision n'a aucune relation avec la protestation des syndicats de l'éducation nationale prévue pour le même mois. Concernant le programme d'actions du Conseil national des enseignants, M.Boukaroura a affirmé que des assemblées générales seront organisées pendant les journées de protestation pour voter la proposition d'entamer une grève illimitée pour le mois de mai prochain et fixer ainsi sa date «si une suite favorable n'est pas donnée par le ministère de l'Enseignement supérieur à nos doléances». La situation devient de plus en plus inquiétante et le spectre de l'année blanche se profile à l'horizon. Du côté de la tutelle, l'on indique que «les portes du dialogue sont toujours ouvertes». Il y a lieu de rappeler, ici, que les «pourparlers» entre les deux antagonistes ont commencé, il y a de cela plus de deux années. Et, à ce jour, les choses n'ont guère avancé. Au contraire, elles demeurent toujours à la case départ. Cet état de fait ne fait qu'aggraver une situation déjà complexe. Les réunions tenues entre les deux parties n'ont jusqu'à présent abouti à aucun résultat. Le syndicat des enseignants avait, souligne-t-on, provoqué une assemblée générale à l'issue de laquelle une grève d'une semaine, du 25 février au 2 mars, avait été décidée. Un débrayage qui avait paralysé, selon les syndicalistes, à moitié le secteur de l'enseignement supérieur. Les enseignants, et depuis le début des négociations, réitèrent les mêmes revendications. Lesquelles sont relatives à la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social, la démocratisation ainsi que la révision de la politique de gestion de l'université.