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«L'Algérie s'appauvrit malgré ses richesses»
Ahmed Benbitour. Ancien chef de gouvernement
Publié dans El Watan le 15 - 04 - 2015

La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) entend organiser au cours des prochaines semaines un cycle de conférences thématiques suite à la chute des cours du pétrole et son impact sur l'économie algérienne.
La chute des cours du pétrole inquiète. L'impact du retournement du marché pétrolier n'est pas pour rassurer, dans une économie où la dépendance aux ressources issues des hydrocarbures relève plus d'une plaie béante que d'un atout. Il n'en fallait pas plus pour voir la classe politique s'emparer du sujet. L'impact de la chute des cours du brut sur l'économie algérienne a d'ailleurs été retenu pour l'ouverture du cycle de conférences thématiques que la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) entend organiser au cours des prochaines semaines.
C'est à ce titre que l'ex-chef de gouvernement et opposant, Ahmed Benbitour, a été invité à s'exprimer, hier à Alger, à ce sujet. Fidèle à lui-même, M. Benbitour a mis en avant les faiblesses de l'économie algérienne et de la rente issue des hydrocarbures et qui se traduisent par un appauvrissement continuel d'une Algérie, pourtant riche en ressources hydrocarbures.
S'il estime que la chute actuelle des cours présage des années de disette, la structure même de l'économie algérienne, qui dépend d'une rente exogène, induit un schéma où les ressources naturelles deviennent de fait une malédiction et où l'Etat est un Etat rentier et potentiellement répressif. L'ex-Premier ministre et économiste ajoute que dans ce schéma, le pays est non seulement exportateur net d'hydrocarbures, mais également de devises et de capitaux avec les réserves de changes et les transferts de dividendes des entreprises étrangères installées en Algérie, ainsi que le capital humain au regard de l'exode des compétences algériennes.
Autant de raisons qui poussent l'économiste à penser que l'Algérie est un pays qui s'appauvrit d'année en année, malgré la richesse de son sous-sol. Le fait est que les choix économiques opérés depuis l'indépendance se sont appuyés sur la redistribution de la rente plus que la production. Aussi, la récente chute des cours du brut ne font que mettre à nu, selon l'orateur, les échecs des politiques économiques successives et les lacunes de la gestion et de la planification.
D'autant que diverses problématiques se posent avec acuité, à l'image des questions de démographie, d'aménagement du territoire, de gestion de l'eau, de terres agricoles, de l'exode vers le littoral et de la déforestation. Et d'ajouter que l'économie algérienne se caractérise par une dépendance de l'extérieur, en premier lieu par sa dépendance aux ressources hydrocarbures exportées, mais aussi par sa dépendance alimentaire vu que 75% des calories consommées en Algérie sont importées. Les risques ne font que s'exacerber avec la chute des cours du brut, dans une économie volatile.
Assèchement du FRR dès 2016
L'ex-Premier ministre explique qu'en plus de la baisse des cours du baril, l'Algérie doit composer avec la baisse des volumes d'hydrocarbures exportés qui ont décliné de 37% depuis 2006, ce qui place le pays dans un phénomène d'accélération du déclin. A cela, explique-t-il, il faut ajouter un prix d'équilibre budgétaire qui est passé de 34 dollars en 2005 à 130 dollars après 2012, dans un contexte où les dépenses de fonctionnement et les transferts sociaux ont explosé, notamment après 2011. Et d'avertir qu'avec un cours du brut se maintenant au niveau de 60 dollars, les équilibres budgétaire et de la balance des paiements sont compromis.
Le fait est qu'en 2015, il est probable que les revenus issus de l'exportation d'hydrocarbures plongent en dessous des 40 milliards tandis que les importations de biens et services ne font qu'augmenter pour dépasser les 65 milliards de dollars en 2013. Les déficits attendus de la balance des paiements ne feront que grever les réserves de changes, lesquelles ne pourront les éponger que pour les cinq ans à venir. Ahmed Benbitour semble s'inquiéter cependant d'une problématique plus urgente : la gestion de l'épargne accumulée dans le Fonds de régulation des recettes et qui ne pourra tenir que jusqu'en 2016.
Ce qui induira une réelle problématique pour la gestion du budget de l'Etat. Selon le conférencier, se posera alors la question de trouver de nouvelles ressources. Si la piste des hydrocarbures non conventionnels est proposée aujourd'hui par les pouvoirs publics comme alternative, l'ex-Premier ministre écorne les arguments allant dans ce sens pour mettre en avant la nécessité d'un débat d'experts sur le potentiel de l'Algérie en la matière, la faisabilité technologique et la rentabilité économique, ainsi que sur le risque écologique d'une telle industrie.
Aussi, M. Benbitour, qui évoque les énergies renouvelables comme alternative à la ressource fossile que sont les hydrocarbures, pense que le mieux qui puisse arriver à l'Algérie est de sortir de la rente dès 2017. D'où le souhait de l'opposant de voir la population sortir de ce fatalisme qu'est la gestion de la rente et avoir le courage de réaliser des aspirations de paix, de justice et de prospérité.


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