Le Syndicat national des officiers de la marine marchande (SNOMMAR) est revenu à la charge, hier, à propos de l'arrêt en appel rendu par la cour d'Alger en date du 1er septembre 2004. Que ce soit le syndicat ou l'employeur, l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) en l'occurrence, chacun interprète l'arrêt en sa faveur. Après avoir pris possession dudit arrêt, le SNOMMAR a organisé hier une conférence de presse afin de clarifier la situation. En annulant l'ordonnance du 4 juillet, qui avait jugé la grève « illégale », la chambre des référés s'est déclarée de fait incompétente à statuer sur cette question, renvoyant l'affaire devant le juge de fond social. Par conséquent, elle a appelé à la suspension de la grève. Chose faite par le SNOMMAR depuis le 6 juillet dernier afin de se conformer à la législation. « Depuis le 1er septembre, le SNOMMAR n'a plus rien à se reprocher », a indiqué le chargé de la communication du syndicat. En attendant une décision définitive de la justice, il exige la suppression de toutes les mesures répressives engagées par la direction de l'ENTMV. Une trentaine d'officiers est toujours sous le coup d'une suspension illimitée avec blocage de salaire. « La loi nous a rétablis dans nos droits, nous sommes légalistes. L'argument judiciaire n'étant plus de mise, le P-DG de l'entreprise avance des arguments de coulisses », a poursuivi le conférencier, tout en considérant le refus de lever les suspensions comme un harcèlement visant à retirer l'agrément du SNOMMAR. « Le P-DG a affirmé sa disponibilité à lever les suspensions si le conseil syndical du SNOMMAR accepte de s'autodissoudre. Nous refusons catégoriquement ce changement, il ne peut pas piétiner les lois », a-t-il répliqué. Dans un communiqué rendu public le 2 septembre, la direction de l'ENTMV, qui tient à poursuivre les ex-grévistes en pénal, avait estimé pour sa part que « toutes les prétentions du SNOMMAR ont été rejetées par l'autorité judiciaire et l'affaire suit son cours en matière pénale ». Une réunion de conciliation entre les deux parties en conflit est cependant prévue, le 10 octobre prochain, au niveau de l'Inspection du travail.